The Student Girl | Amelya & Nicholas

The Student Girl

- Ce sera tout pour aujourd'hui. Pour la prochaine fois, vous terminerez la rédaction de l'article sur les Primaires Présidentielles ! Je veux vos articles sur mon bureau dès le début du cours !

Comme d'habitude, la plupart des élèves ne m'avaient même pas écouté et avaient quitté le petit amphithéâtre dès que j'avais prononcé ma première phrase. Je devrais m'y être habitué, depuis le temps : dès mon arrivée, en début d'année, ils m'avaient fait le coup. Et ça avait bien sûr duré à chaque cours durant toute l'année scolaire qui venait de s'écouler. Je lâchais un soupir prononcé. Allez, courage Nich. La fin d'année est proche. Tu vas enfin pouvoir souffler.

N'allez pas croire que je n'aime pas mon métier : c'est une véritable passion. C'est juste que cette passion est plus ou moins forte, en fonction du public que j'ai devant moi. Et pour être honnête, celui de Monroe U. n'a rien à voir avec UCLA. Ici, on sent bien que la majorité des étudiants ne sont pas là par choix, mais par obligation. C'est dommage, car pour le coup, ils n'ont plus aucune motivation, quand bien même on essaierait de leur faire comprendre que c'est leur avenir qui se joue maintenant.

Je jetais un coup d'œil à ma montre : 17h10. La journée était finie, j'allais pouvoir rentrer chez moi, retrouver Stella qui devait certainement être déjà en route pou rentrer chez nous. Sans prêter attention à ce qui se passait autours de moi, je rangeais mes affaire à la va-vite en essayant de ne rien oublier. Eh merde, j'avais encore coincé mon dossier dans le tiroir du vieux meuble qui me servait de bureau.

- Saloperie de tiroir, lâchais-je alors que je tirais de toutes mes forces pour le décoincer.

acidbrain

Emi Burton

The Student Girl

- Vous avez besoin d'un coup de main ? fit soudain une voix derrière moi.

C'était Amelya Evans, une de mes étudiantes de deuxième année qui n'avait apparemment pas encore quitté l'amphi' avec la horde d'étudiants. Amelya faisait partie de ces étudiants que je sentais plutôt impliquée dans mes cours. La plupart dormait sur leur table ou jouait sur leur ordinateur ou smartphone, mais Amelya, elle ne me quittait pas du regard, écoutant apparemment attentivement la moindre de mes paroles. C'était une jeune femme à l'allure élégante, élancée et d'une beauté rare qu'il était presque impossible de ne pas remarquer.

- Attendez, y'a pas besoin de forcer, ça va empirer, dit-elle ne me laissant pas le temps de répondre.

Elle s'accroupit alors à côté de moi et commença à manipuler le tiroir. Sa main frôla la mienne et je ne pu m'empêcher d'avoir un mouvement de recul. Je préférai éviter tout contact physique avec mes étudiantes, surtout depuis l'incident de UCLA. Chat échaudé craint l'eau froide, comme on dit. Et ce n'était vraiment pas faux. Malgré tout, mon regard s'attarda sur la nuque de la jeune femme, avant de se détourner. Allons Nich, n'importe quoi…

Après plusieurs minutes de manipulations, Amelya finit par réussir à débloquer le fichu tiroir, non sans casse ; plusieurs de mes feuilles qui s'y trouvaient avaient été déchirées pendant l'opération. Bon, ce n'était pas très grave : il s'agissait de vieilles notes que j'avais pris pour un cours que j'avais finalement décidé de ne pas faire L'essentiel était que je puisse avoir accès aux autres documents qui s'y trouvaient.

- Bon, je suis désolée, ça s'est un peu déchiré sur le côté, mais c'est mieux que rien, non ? dit-elle en me tendant une feuille dont les bords étaient déchirés.

- Merci beaucoup Amelya, répondis-je en me saisissant de la feuille. Non, ne t'en fais pas, ce n'est rien d'important, continuais-je en bouchonnant la feuille avant de la jeter dans ma corbeille. Je t'ai pris de ton temps avec ces bêtises, ajoutais-je alors en souriant. Je peux peut-être t'offrir un café pour te remercier ? proposais-je. On pourra discuter de ta spécialisation pour l'année prochaine si tu veux. Je pourrais peut-être te conseiller.

Amelya faisait partie des étudiants les plus prometteurs que j'avais en cours. Au-delà de son attention extrême à mes cours, la jeune femme avait également rendu tous les devoirs demandés dans ma matière, ce qui était loin d'être le cas de tous le monde. Et ses devoirs étaient loin d'être mauvais ; certes, il y avait parfois certaines maladresses, mais on sentait qu'elle était intéressée par ma matière et qu'elle s'y donnait à fond. J'avais bon espoir qu'elle choisisse le journalisme comme spécialisation pour l'année prochaine. Elle avait un talent certain pour l'écriture et il aurait été dommage qu'elle n'exploite pas ce talent.

acidbrain