rare de voir un être humain, être humain (finish ?)

La vie n’est qu’une succession d’évènements qui font de vous une personne unique qui se démarque des autres. Ma vie à moi a fait de moi un jeune homme qui vit au jour le jour, prise de risque au quotidien, vivre chaque instant comme le dernier et jamais ne se soucier des répercussions. C’était mon mode de vie. Alors que je grandis dans les quartiers défavorisés de San Francisco je remercie Dieu chaque jour de mon existence de m’avoir permis de vivre auprès de personne qui m’a appris des valeurs que je n’aurais surement pas retrouvées dans une famille qui dine avec des cuillères en argent. Ma mère a toujours été une reine qui m’a éduqué pour que je puisse un jour sortir de ce schéma habituel qui est de finir dealer ou récidiviste au chômage.

Pourtant je n’étais pas l’enfant-modèle que j’aimerais décrire, non, j’en ai fait des conneries avec mes frères. Toujours à trainer en bas des tours des après-midi durant. Que ce soit en fumant la weed ou encore traîner le soir en ville pour draguer de la demoiselle. Dans mon groupe j’étais celui qui avait le plus de succès dans la gent féminine, quoique je n’aimasse pas tellement me mettre en avant, je n’étais pas celui qui faisait le premier pas. Mais je n’ai jamais été celui qui s’accroche, non l’amour je ne le connais pas. Enfin pas avant elle. Cette jolie brune qui m’a chamboulé les esprits un soir d’été sous les couleurs du feu d’artifice du 4 juillet. Cet amour fusionnel qui n’a malheureusement pas pu aboutir à une relation sérieuse au vu de nos deux environnements sociaux complètement différents. Elle était la fille à papa par excellence même si elle détestait ce statut, et moi je n’étais que le méchant garçon de cité qui ne fait pas bon de trainer avec. Puis un évènement est venu compliquer les choses une fois pour de bon.

La maladie, elle est arrivée comme un courrier indésirable et m’avons frappé en plein l’année de mes 18 ans. La leucémie qu’on m’a détectée venait me ronger mois après mois et je me suis retrouvé sur le lit d’hôpital à essayer tous les jours de combattre un ennemi invisible. Les couts d’hospitalisation devenaient beaucoup trop importants pour ma mère qui ne voyait plus le bout du tunnel et je me sentais coupable de la mettre dans de tels états. C’est là que j’ai pu admirer les qualités des gens qui m’entouraient, ils se sont tous mobilisé pour payer les frais et aider ma mère dans ces dépenses. Une chimio après l’autre j’attendais une bonne nouvelle du médecin soir après soir. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à trouver ma passion pour l’écriture et la musique. Je passais mes journées à dormir et mes nuits à composer et écrire des morceaux de musique sur ma vie, mes soucis, ma famille. J’en remplissais des cahiers entiers que je cachais de la vue de tout le monde car c’était pour moi très personnel.

Un an après mon hospitalisation les premiers effets positifs se firent ressentir et je gagnais la bataille contre la leucémie jour après jour. Je reprenais des forces et mon entourage retrouvait un espoir qui les avait quittés depuis bien longtemps. Me voilà sortie d’affaire même si les médecins m’ont prévenu que je pouvais rechuter à n’importe quel moment et que des examens de suivi seront obligatoires tous les trois mois. Depuis ce jour où j’ai appris que la mort me guettait dans le coin d’une rue je décide de la narguer en vivant ma vie sans tabou. C’est à ce moment-là que je décide de partir pour rejoindre une université non loin d’ici pour pouvoir reprendre mes études et plus particulièrement dans la musique, véritable passion qui me hantait depuis maintenant 2 ans. Je vivais chaque jour comme le dernier, les cuites du vendredi soir sont devenues presque quotidiennes. Les joints de réconfort sont devenus des spliffs d’inspiration entre chaque rature de mes compositions. Et mon cœur est devenu une forteresse où seulement mon entrejambe était maître et les conquêtes défilaient dans mon lit. Malgré ce mode de vie totalement malsain je trouvais le temps et l’argent, en m’occupant de personne à la recherche d’une taille de bassin en moins dans la salle de sports du coin. Ouais ils ne se doutaient pas que je leur conseillais de manger sain et de faire d sport régulièrement alors que moi-même je ne suivais pas un pète de ces conseils. Non mais pourtant mes capacités physiques me permettent de pouvoir prétendre à ce job d’étudiant qui me permet de payer mon loyer et les sorties extrascolaires.
Les gens me décrivent comme quelqu’un de très intéressant en règle générale, toujours le premier à déconner pour faire des conneries, toujours celui qui soutient ses potes en galère et pourtant le seul à ne jamais réellement parler de ses sentiments les plus profonds, peut être quelqu’un d’entre vous arrivera à briser cette carapace qui le protège depuis maintenant 2 ans.