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[PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée

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MessageSujet: [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée EmptyMar 19 Juil - 19:17



Recalée à l'entrée

- Début août 2016 -


Cela fait quelques jours que Liam et moi avons emménagé à Sacramento. La rentrée approche et je veux profiter des quelques jours restants pour découvrir un peu la ville... et la vie nocturne surtout. J’aurais aimé traîner Liam avec moi mais ce soir il dit qu'il est fatigué. De toute façon je ne me faisais pas trop d'illusions. Je sais bien que les sorties nocturnes ce n'est pas son truc... D'autant plus si elles sont illégales !

Ce soir, j'ai décidé d'aller en boîte. Oui, je sais. Les boîtes de nuit sont interdites aux mineurs. Mais j’ai dix-huit ans et j’estime être tout à fait en âge de boire et de faire la fête, comme tout le monde ! J’avais hésité entre un bar et une boîte et puis je me suis dit qu’une boîte de nuit ça serait plus drôle.

J'arrive justement devant cette fameuse boîte de nuit que j'avais repérée... le District 30. J’entends déjà la musique du DJ qui bourdonne à travers les murs. Je me positionne dans la file d’attente, en attendant mon tour pour pouvoir entrer. Devant moi, un petit groupe de personnes plus âgées entre sans problème. Au moment de les suivre, quelqu’un me barre la route. Sans déconner… Le videur se tient en face de moi.

- Carte d’identité ?

Aie… Ça commence mal. Je n’avais pas pensé à tous les détails… J’aurais peut-être dû choisir le bar finalement. Ils m’auraient laissé entrer plus facilement au moins. C’est pas grave, rien n’est perdu. Je vais tenter quelque chose…

Je glisse ma main dans mon sac et sors un porte-monnaie, que j’ouvre aussitôt avant de le refermer. Je replonge ma main dans mon sac et fouille, l’air désespéré.

- Mince… Qu’est-ce que j’ai fait de ma carte encore ?

Je prononce ces mots comme pour m’adresser à moi-même, en m’assurant de parler suffisamment fort pour que le videur m’entende. Je relève alors la tête et je m’adresse directement à lui cette fois-ci :

- Quelle imbécile ! Je crois que j’ai oublié ma carte d’identité chez moi !

Je rigole en disant ça pour me donner un air assuré. Malheureusement, à la tête que fait le videur, mes talents de comédienne n’ont pas l’air de fonctionner…

- Eh bien vous reviendrez nous voir une prochaine fois, quand vous n’aurez plus oublié vos pièces d’identité.

Il dit ça et moi j’entends « Si tu espères pouvoir entrer dans cette boîte, tu peux aller te faire foutre ». Il a compris ma petite combine et il se fout complètement de moi. Alors je lui réponds sans prêter attention à son ton ironique :

- Le problème, c’est que c’est ce soir que j’aurais aimé entrer dans cette boîte. Pas demain, vous comprenez…

- Pas de pièce d’identité, pas d’entrée.

Il me répond sèchement en montrant du doigt l'écriteau derrière lui. Je cherche un argument mais je n’en trouve aucun. C’est foutu. Alors que je cherche mes mots et que j’entame une phrase un peu foireuse, quelqu’un intervient... Mon sauveur.



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MessageSujet: Re: [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée EmptyMar 19 Juil - 20:10



Recalée à l'entrée

Mia


En cette soirée du mardi, milieu du mois, j'avais décidé de sortir un peu. Les vacances touchaient à leur fin et bientôt sera le temps pour moi de reprendre le train train quotidien des cours. Cette université défraîchie était hélas ma seule et unique chance, toute les autres ayant refusé mon entrée. Elles ne savaient pas ce qu'elles rataient. M'enfin, voilà un certain temps désormais que j'étais à Sacramento et j'avais déjà tout mes repères. Je connaissais les meilleurs endroits de la ville où on pouvait flâner et s'amuser, je connaissais également les moins bons, que dis-je,les pourris de vices, parce qu'il y en avait dans toutes les villes.

Je prenais un malin plaisir à parcourir la ville à bord de ma Cadillac Ciel Concept noire, une simple merveille de la technologie. J'avais toujours eu un petit faible pour ce genre d'engin, sans être matérialiste pour autant. Je savais qu'avec le compte en banque familial, je pouvais en avoir tout un garage si l'envie me prenait. Je n'en voyais juste pas l'intérêt.

Il commençait à faire vraiment tard. Moi et deux de mes connaissances de la ville, nous retrouvâmes dans une petite ruelle pour parler de quelques affaires peu scrupuleuses. Je ne vous cacherais rien du tout, nous parlâmes drogue. Non, j'allais tout de suite vous retirer toutes idées stupides et trop rapidement fondées sur ma personne. Je ne me droguais pas. Voilà. C'était dit, c'était clair, c'était vrai. Je n'étais pas ce genre de personne qui laisserait passer sa santé pour son état mental pour quelques minutes de plaisir mal perçu. Mais si un jour, pour une raison ou une autre, je prendrais un joint, j'en serais néanmoins capable. Si moi, je n'avais pas pour habitude de me faire tourner la tête, avoir les yeux en spirale et sniffer la cocaïne avec des chamois en bikini buveur de bière, rien ne m'empêchait d'éprouver un certain plaisir à le proposer à d'autres. Je n'étais pas un dealer pour autant, mais j'en avais dans mes relations. J'avais d'ailleurs beaucoup de monde dans mes relations et énormément de personnalité utile pour se sortir d'emmerdes ou y entrer sans encombre.

Après une discussion bien engagée, je reprîmes la route, roulant sur l'avenue principale et réfléchissant à quel endroit je pourrais bien passer ma soirée. Non loin d'un feu, au carrefour, je ne pouvais pas me rendre compte de ce que disaient deux flics à ce niveau là.

- Eh !

Interpella l'un d'eux à son collègue, désignant la belle voiture de loin et ajoutant :

- Regarde qui s'amène.

- Laisse tomber, tu vois bien qu'il nous file toujours entre les doigts. Ce genre de gosse, on ne peut pas les coincer.

Les voyant discuter là bien sagement, je ne pouvais m'empêcher de dévier ma monture de la trajectoire de la route, jusqu'à venir me garer près d'eux, car l'un d'eux, semblait me connaître. Et quelle ne fut pas ma surprise de voir que je reconnaissais moi même ce regard si vicieux posé sur moi. Hum bon, pour la petite histoire, j'avais plusieurs fois eut affaire avec les flics mais lui me connaissait bien puisqu'il m'avait déjà mis en garde à vue deux fois. Quelle joie de le revoir. Prenant un air faussement surpris et ravi, je lui lançais avec une réelle insolence qui se voulait discrète :

- Mais c'est mon copain le policier.

Autant s'amuser un peu, je savais qu'ils ne pouvaient rien contre moi. A part me faire perdre mon temps peut-être.

- Mais quelle coïncidence, poursuivis-je, qu'est ce que tu peux bien faire ici ? Tu veux garder un oeil sur moi ? C'est normal après tout.

L'homme devant moi restait totalement silencieux et désirait avant tout garder son calme. Il souriait même, de la même façon qu'une parole annonçant "Rira bien qui rira le dernier." Son camarade à ses côtés, n'avait pas l'air ravi du tout, mais devait rester à l'écart en devinant le côté personnel de notre...relation ? Si j'ose dire. Taquiner les flics parce qu'ils ne pouvaient rien contre toi, c'était au moins une chose amusante à faire dans la vie. Cela dit, comme voulant faire part au jeu, ma très chère connaissance flic répliqua :

- Exact. Et ça, c'est une nouvelle voiture cher monsieur Lawyer ?

Il se voulait sarcastique lui aussi. Il prenait part aux mêmes jeux de regards et de subtilité. D'un air fier, je jouais le mien jusqu'au bout :

- Oh oui. Elle a tout pour plaire, c'est une petite merveille, un vrai bijou. Je suis plutôt ravi de ce que je possède, contrairement à toi je pense. Que dire de toi ? Avec ta pauvre voiture et son phare lumineux ? Et ton bel uniforme ? Je te trouve triste à mourir, comme un poulet de basse cour. Dis-moi mon grand officier, combien gagnes-tu en un an de travail ? Je dirais...trente mille dollars ? C'est un peu près ce que je peux avoir sur mon compte en banque en restant un bon garçon avec les parents et un petit voyou dans les rues.

Je lui fis un clin d’œil taquin avant de redémarrer la voiture et de reprendre la route. La lumière des lampadaires passaient à tour de rôle sur la carrosserie de mon véhicule lorsque j'aperçus soudain au coin de la rue, une boîte de nuit dont la musique, si forte était-elle, vagabondait hors des murs. Une boîte de nuit...Bon, ce n'était pas ce que j'affectionnais d'ordinaire, je devais le reconnaître. Mais cela faisait bien longtemps que je n'y avais pas mis les pieds. Je me garais alors et m'avançais vers la queue qui se pressait à l'entrée du bâtiment. Faire la queue, ça me faisait chier d'avance. Je n'avais aucune envie de me mélanger à la foule. Je me sentais comme un dieu parmi les insectes, à les voir s'agglutiner comme des vautours sur une carcasse. En plus ça traînait. La queue n'avançait pas. Qu'est-ce qui se passait encore ?

- Quelle imbécile ! Je crois que j’ai oublié ma carte d’identité chez moi !

Me penchant légèrement sur le côté, je remarquais alors qu'une jeune fille avait été arrêté par le videur et elle lui sortait le coup classique de la carte oubliée...Non mais quelle décadence. Ce coup ne marchait jamais et il y avait encore des pigeons capable de croire que se couvrir de ridicule leur sauverait la mise ? Je levais les yeux au ciel, suivant la scène qui se déroulait à l'entrée et n'ayant vu ce genre d'âneries pathétiques que dans les films. C'est alors qu'une petite idée me vint à l'esprit. Longeant la foule de décérébrés qui poirotaient leur tour, je rejoignis l'entrée et la jeune fille avant de poser un bras sur ses bras en toute confiance, étirant un léger sourire :

- Heureusement que tu as gardé la place, lui dis-je alors en espérant qu'elle la boucle sur mon jeu.

- La carte d'identité, ça vaut pour vous aussi, grogna le gorille qui nous faisait face.

Je redressais mon regard vers lui avant de faire une petite moue de réflexion. De ma main libre, je farfouillais dans la poche de mon jeans avant de lui présenter en toute discrétion une petite liasse de dollars :

- Les cartes, c'est démodées, vous devriez vous mettre aux billets, qu'en pensez-vous ? ajoutais-je également.

D'abord réticent, l'homme jeta un oeil à droite à gauche avant de récupérer l'argent et de céder le passage :

- Allez-y, maugréa t-il.

- Trop aimable, répondis-je en franchissant la porte avec la jeune demoiselle qui se trouvait là également.

Sitôt à l'intérieur, la musique nous prit à la gorge. Une electro de qualité, loin des rythmes surexcités, mal dosés et affreusement répétitifs de la plupart des boîtes de nuits. Le son qui flottait au-dessus de sa tête ne donnait pas seulement envie de danser, il était aussi sensuel et aérien. Je retirais finalement mon bras des épaules de la parfaite inconnue que je venais de faire entrer et pris enfin le temps de la regarder plus en détail. Elle était bien jeune, probablement mon âge, avec de longs cheveux bruns, une taille assez petite mais qui ajoutait un certain charme à cette silhouette au visage poupin. Je décidais alors de la laisser prendre les commandes et s'exprimer en premier.



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MessageSujet: Re: [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée EmptyMar 19 Juil - 22:51



Recalée à l'entrée


Un inconnu, assez grand, les cheveux mi-longs et foncés pose son bras autour de moi, le plus naturellement du monde, et me dit :

- Heureusement que tu as gardé la place.

Hein ? Mais qu’est-ce qu’il raconte ? Je ne le connais même pas. Avant même que j'ai pu réagir, la conversation s’enchaîne et l’inconnu glisse une liasse de billets au videur qui l’accepte après un bref moment d’hésitation… Attends, mais d’où est-ce qu’il sort tout ce fric ?! Bon, peu importe. Je reste muette et me contente d’observer la scène. À ma grande surprise, le videur nous laisse entrer.

Nous pénétrons dans l’enceinte de la boîte. La musique est très forte et résonne dans tout mon corps. Je me sens… bien. Extrêmement bien. Comme une sensation de plénitude qui m’envahit. Et une envie folle de boire et de danser. Ça fait un bien fou de ressentir ce genre de sensations.

L’inconnu près de moi enlève son bras de mes épaules. J’étais tellement envoûtée par l’ambiance de la boîte que je l’avais presque oublié. Je tourne la tête vers lui pour mieux le regarder. Sa beauté et sa classe ne font aucun doute. Les jeux de lumières viennent éclairer son visage et lui confèrent un air presque surréaliste...

Mais d’où est-ce qu’il sort ce mec ? Je devrais sûrement l’injurier pour s’être fait passer pour mon petit-ami… Qui plus est, sans même me demander mon avis !

D’un autre côté, s’il m’avait posé la question devant le videur, nous ne serions sûrement pas entrés... C’était culotté. Et extrêmement bien joué. Il a voulu bien faire. Et il a très bien fait. J’ai finalement obtenu ce que je voulais. Grâce à lui !

Je remarque qu’il m’observe, silencieux. Bon… Ça devient un peu étrange là. Il faudrait peut-être que je dise quelque chose.

- Pas mal ton jeu d’acteur, dis-je en souriant.

Je plonge mon regard dans le sien et m’empresse d’ajouter :

- Merci…Merci d’être intervenu.

Bon… Niveau remerciements on repassera. Il vient quand même de me faire entrer en boîte de façon tout à fait illégale. Je peux faire mieux que ça pour lui exprimer ma gratitude.

- Je t’offre un verre ?

Je suis en boîte. La musique est parfaite... Tout ce qu’il me manque c’est quelques grammes d’alcool dans le sang pour profiter pleinement de cette soirée. Et comme je n’aime pas boire seule, ça tombe bien. C'est ma façon à moi de le remercier tout en m'assurant de passer une bonne soirée.



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MessageSujet: Re: [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée EmptyMer 20 Juil - 0:37



Recalée à l'entrée

Mia


Je ne faisais pas du tout attention à la surprise qui devait se dessiner sur le visage de celle que j'avais quasiment forcé à m'accompagner à l'intérieur de la boîte. Elle n'avait aucun reproche à me faire de toute façon. C'était une fleur que je lui faisais et Dieu sait que je n'en faisais pas souvent ! Le fait qu'elle me soit totalement inconnu ne changeait pas la donne car il y avait des moments où je préférais vraiment rendre service à des inconnus qu'à des crétins de ma connaissance. Et voilà, nous pouvons entrer. Ce videur était chiant mais dès que je l'aurais vu plus d'une fois, je l'aurais en poche et il me laissera passer sans faire d'histoire à l'avenir. Les relations, ça s'entretient. Généralement avec du pognon. Ma foi, s'il n'y avait que ça, ce n'est pas à moi qu'il manquera.

Malgré la forte musique qui faisait tant la fierté de la boîte, je suppose, je ne me sentais aucune envie de danser comme toute la populace s'y affairait. Cette musique, voyez-vous, c'était plutôt le type de morceaux qui me berçais souvent le soir lorsque je glissais dans l’apathie, comme les roulements tranquilles d’un océan au repos. J'étais de nature très calme après tout. Si je dansais, car je savais danser et sans me vanter j'étais pas mal dans le domaine, c'était généralement pour tenir compagnie à une demoiselle. Moi vous savez, les boîtes de nuit, je les fréquentais pour les relations, et pour siroter un verre peinard. L'avantage étant que je savais bien me faire oublier dans les foules dépravées qui fréquentaient ce genre d'endroit. Et moi je n'avais pas besoin d'être dans un lieu particulièrement silencieux pour me sentir peinard. J'avais juste besoin qu'on me foute la paix, que ce soit à côté d'une air d'autoroute ou calfeutré dans une pièce sombre.

Avec la fille, je restais d'un silence parfait, qui se faisait remarqué malgré l'ambiance autour de nous. Je laissais mon regard pénétrant dans le sien, sans me soucier de savoir si je l'effrayais, l'inquiétais, la fascinais ou si je la laissais indifférente. Aussi, elle finit par se rendre compte que je désirais qu'elle entame d'elle même la conversation. J'avais parlé pour elle à l'entrée de l'établissement. A son tour à présent.

- Pas mal ton jeu d’acteur, me dit-elle finalement.

Mon jeu d'acteur, c'est le jeu de ma vie. Je ne cessais d'être un acteur et de jouer la comédie avec pour seul public, le monde.

- Merci…Merci d’être intervenu, ajouta t-elle bien rapidement.

J'eus un sourire, très discret, très hypocrite aussi, avant de répondre :

- C'est normal.

Je restais discret dans mon double jeu. Loin de moi l'idée de faire en sorte à ce qu'elle s'éloigne de moi. Qui sait, la soirée pourrait peut-être s’annoncer plus intéressante maintenant que cette fille avait pénétré le cours de mon existence. J'étais le parfait caméléon. Si l'envie de séduire une fille me viendrait à l'esprit, je n'aurais aucun mal à le faire, car je savais jouer avec elles, les manipuler à souhait, me faire passer pour ce que je n'étais pas, afin d'avoir accès à n'importe laquelle. Je changeais de masque à volonté. Pour le moment, j'étais encore un peu curieux. Voir à quoi m'attendre avec celle-là. Elle semblait être le genre de fille qui savait être belle rien qu'en sachant bien se coiffer. Elle était belle, sans nul doute, avec un caractère doux apparemment mais elle dévoilait dès lors qu'elle n'était pas destinée à la séduction. Ce qui la rendait à la fois moins intéressante, mais plus passionnante. Elle ne pouvait qu’attirer l’attention. Je subodorais l’adolescente en recherche de place désespérée. Cette perspective était amusante. Je l'avais aidé à entrer ici pour le simple plaisir de me donner le beau rôle. Et il était évident, à regarder la manière dont elle me fixait, que j'étais une sorte de sauveur pour elle. Je lisais dans ses traits encore tendre une mignonnerie que la détresse rendrait presque adorable. C’était là une beauté que les années lui feraient probablement perdre. Mais je ne la verrais jamais qu’au présent, une heure ou plus si le temps le voulait, ou plus si elle le désirait. Pour lors, les choses s’annonçaient bien.

- Je t’offre un verre ?

- J’accepte à la seule condition de payer la seconde tournée.

J'avais soufflé ces mots sur la partition empesée d’un conteur et mon regard s'attardait sur elle, sans toutefois désireux de la draguer, pour le moment. Je m’imposais avec un naturel sans gêne. L’éclat malicieux de mon regard ne laissait rien deviner de plus. Tout s’effaçait dès que je me trouvais une nouvelle distraction. Comme toujours à cette heure, la clientèle s’amassait devant le comptoir au point de rendre l’accès à l’alcool compliqué. Les serveurs, débordés, pouvaient mettre dix minutes avant de vous remarquer. Je m’approchai sans hâte et demandai pour patienter :

- Alors, de quelle humeur te sens-tu ? Boisson sucrée, pure, ou pétillante ?

Moi, je me sentais plutôt tenté par un alcool fort mais j'hésitais toujours devant les bars de ces boîtes. Mon goût du luxe m’avais habitué aux meilleurs produits, pas à une vodka qui, sans jus de fruit, avait le goût d’un alcool à décaper. Mais, ici, les gens buvaient pour l’ivresse, ils ne savouraient rien.

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MessageSujet: Re: [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée EmptyMer 20 Juil - 1:58



Recalée à l'entrée


- J’accepte à la seule condition de payer la seconde tournée.

Cette réponse présage une excellente soirée. Je me voyais mal rester seule à boire ou danser dans cette boîte. J’avais peur de m’ennuyer à la longue... Me voilà rassurée ! Je suis accompagnée d’un charmant et sympathique inconnu qui ne demande qu’à boire et à s’amuser avec moi. J’acquiesce d’un simple sourire et le suis jusqu’au bar. Le bel inconnu se tourne vers moi et me demande :

- Alors, de quelle humeur te sens-tu ? Boisson sucrée, pure, ou pétillante ?

Je rigole à sa question. Oui, il est vraiment très sympathique et charmant. Je fais mine de me poser la question avant de lui répondre, d’un ton joueur :

- A toi de me le dire… Surprends-moi.

Je ne suis pas très difficile, même si j’ai mes petites préférences – comme tout le monde. Mais je trouve ça plus drôle de le laisser choisir. J’aime jouer et prendre des risques. Bon… on parle quand même d’un cocktail là. Je ne risque pas grand-chose. J’espère qu’il partira quand même sur quelque chose de fort mais d’un peu sucré, pour atténuer le goût de l’alcool... Ou bien une bonne tequila ou une vodka. Ça devrait faire l'affaire.

On attend au comptoir, mais les serveurs ne semblent pas vraiment pressés de venir nous servir… C’est pas étonnant. Le bar est bondé de monde et les serveurs peinent déjà à répondre à toutes les commandes… Ils ne nous remarquent même pas. Je patiente, calmement. Après tout, ça ne doit pas être facile pour eux !

Ah, ça y est. Un serveur arrive vers nous. L'attente n'était pas si longue, finalement. L’inconnu commande quelque chose. Je n’entends pas très bien ce qu’il dit, mais je ne tarderai pas à le découvrir.

Je reporte mon attention sur lui. L’inconnu qui m’a fait entrer dans cette boîte et qui s’apprête à boire quelques verres avec moi. L’inconnu dont je ne connais toujours pas le nom et dont je ne sais strictement rien. Curieuse, je lâche tout simplement :

- L’inconnu a-t-il un nom ?

Le serveur revient au même moment, avec notre commande.



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MessageSujet: Re: [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée [PV] Mia T. & Silver L. | Recalée à l'entrée EmptyMer 20 Juil - 2:26



Recalée à l'entrée

Mia


Des rires, des cris, des pas hésitants et un bar rendu invisible par la clientèle assoiffée. Les heures de fête étaient un triste spectacle pour un œil avisé. Plus personne ne se reconnaissait. Leurs voix cassées, rendues vulgaires par la boisson, dominaient la pauvre musique électronique qui pulsait à travers les enceintes. Les filles riaient de plus en plus fort, les hommes s’approchaient avec une lourdeur de moins en moins réprouvée, les mêmes schémas narratifs se répétaient à l’infini. A force de les connaître par coeur, je n'y faisais plus attention depuis bien longtemps. Alors que je me tenais au bar avec la brune, j'espérais trouver en elle quelque chose qui ne me fasse pas regretter mon choix et mon désir de me tenir à ses côtés pour un peu de temps de cette soirée.

- A toi de me le dire… Surprends-moi.

Je posai une main sur le comptoir métallisé. Docile, elle me laissa le choix de la boisson. Mais, en réalité, sa décision était déjà prise, et je devrais deviner pour elle. Souriant à ce petit défi, je pense qu'elle a su capter assez de moi pour me garder un moment. Le champagne était à évincer. Cette boisson s’appliquait aux rencontres faussement innocentes, lorsque l’on feint encore de se plier aux convenances. Le cocktail était destiné aux femmes indécises, partagées entre l’envie de céder et celle de garder leur neutralité. Pur donc.

- Il est possible que nos désirs puissent s’accorder, déclarais-je alors toujours en usant d'un charme dont je conservais farouchement le secret, avant de m’adresser au serveur.

L’alcool de la boîte n’était pas assez bon, selon moi, pour être dégusté sans accompagnement, alors je trouvais un compromis avec une bouteille de tequila et une coupe de citron. J'aimais la sensation de fraîcheur piquante qui s’immisçait dans mon palais lorsque le jus du fruit glissait dans ma gorge. En attendant l'arrivée de la commande, la jeune fille à mes côtés me demanda du plus simplement possible :

- L’inconnu a-t-il un nom ?

- Appelles-moi Silver.

J'avais toujours cette particularité de donner mon prénom de la sorte, sans jamais dire par "moi". Ou alors c'était rare. Pas compris ? Exemple, la normalité demandait à ce que l'on se présente en employant le pronom "je". "Je m'appelle", "Je me nomme" Mais la logique imposait plutôt d'employer un pronom plus neutre "On me nomme", "On m'appelle" ou autre, car en y réfléchissant bien, ce n'était pas moi qui m'avait nommé ou appelé ainsi, c'étaient mes vieux. Pour plus de vérité, je devrais même dire "Mes parents m'appelle..." Mais bon, je m'en tiendrais à simple. Pour moi, cela ne restait qu'une façon de m'adresser aux autres. Au bout d'un moment, la commande arriva.

- Cela t'iras-t-il ? demandais-je en lui tendant, non sans ironie, un verre et une assiette de citrons en tranche.

Je lui laissa le soin de payer la note avant d'ouvrir la bouteille pour faire couler un liquide épais et translucide dans chaque verre.

- Et quel prénom utilise-t-on pour remercier comme il se doit celle qui m’a offert un verre ?


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