[termine] Il faut baiser la vie avant qu'elle ne te baise - Maëlyah

J'ouvre les yeux, un mal de crâne atroce… La lumière m'éblouit, je referme mes yeux aussitôt alors que j'essaie de me blottir sous les draps pour redormir.

« Mais qu'est-ce... »

J'ouvre les yeux à nouveau, on m'a piqué, je suis branchée, je panique. J'essaie de me redresser, en vain, j'ai trop mal, partout. Je regarde autour de moi, sentant ma respiration s'accélérer.

« Ya quelqu'un ?!! Sortez moi de là !!! »

J'entends alors un « Elle est réveillée ! » avant qu'on entre dans la pièce. Un homme en blouse blanche et une femme plus jeune me regardent et s'approchent.

« Bonjour mademoiselle... » me fit l'homme.

« Vous êtes qui ? Je suis où… Non, attendez, qu'est-ce que je fais à l'hôpital ? Où sont mes parents ? »

Je perdais patience, sentant que quelque chose n'allait pas. J'étais calme, sage, je ne pouvais pas être arrivé ici à cause d'une connerie.

« Maëlys… Je suis le Dr Wilson et voici l'infirmière Mckenzy qui s'est occupée de toi. Calme toi, détends toi, tu as passé trois semaines dans le coma, c'est normal que tu ne comprennes rien et que tu sois perdue, ça va revenir. »

Je le regardai, ne comprenant en effet rien à ce qu'il se passait mais ne dis un mot. Le coma… trois semaines, que s'était-il passé ?

« Tes parents et toi avez eu un accident, il y a trois semaines… Tu as eu de la chance, tu n'auras pas de séquelles… Mais tes parents sont décédés sur le coup. Nous sommes désolés. »

Je restai bloquée après ce qu'il venait de me dire et me tourna vers Mlle Mckenzy, espérant peut-être qu'elle le contredise, en vain. Son visage compatissant me confirma la nouvelle, je n'avais plus personne. Mes parents étaient tout pour moi. Nous formions une famille unie, un trio de choc, ils étaient d'ailleurs la seule famille que je voyais.

« Je… Je ne me souviens pas…. Quel jour on est ? Et… je vais aller où ? J'ai pers…. »

« Nous sommes le 20 août et, tes grands-parents paternels vont être prévenus. Tu vas être sous leur charge. »

La sentence était donc tombée... Orpheline et devoir passer un an avec des grands-parents qui me haïssaient tout autant que moi.

Des grands-parents qui avaient détesté mon père quand ma mère m'avait mise au monde, car j'étais une fille... Je ne pourrais pas reprendre le flambeau familial, aucune femme ne pouvait assumer le rôle de PDG de la chaîne Hopkins.

Ma dernière année au lycée s'annonçait donc... folklorique. L'avantage était cependant que nous étions sur la même longueur d'onde : se voir le moins possible. La Maelyah douce et docile que tout le monde connaissait changea.

La vie était bien trop courte pour rester bien rangée et coincée. Je devais obtenir mon bac à tout prix pour partir de chez eux et travaillait donc au minimum pour réussir.

A côté de ça, je me suis mise à sortir, quasiment tous les soirs, boire, passer des nuits chez des inconnus…. Je perdis plusieurs de mes amis et pu donc constater qui m'appréciait réellement. Je ne me souviens pas de toutes mes soirées ni mes nuits. Les médecins avaient raison, pas de séquelles liées au coma pour autant la perte de mes parents m'est toujours insupportable même si je n'en parle pas. Cela ne servirait à rien de jouer dans le pathétique.

Mes grands-parents voulaient cependant que le nom Hopkins ne soit pas sali et en juin j'ai eu le droit à une belle rouste quand ils apprirent que je ne m'étais inscrite nulle part. A vrai dire, je n'y avais vraiment pas pensé.

Voulant depuis toujours être journaliste et créer, à terme ma propre émission je postulai dans l'urgence dans plusieurs université. Mon bac en poche et mon ticket pour Monroe en poche mes grands-parents me sortirent très vite de chez eux, m'offrant bien gracieusement les frais de scolarité. J'ai eu la totalité de l'héritage de mes parents ce qui va me permettre de vivre bien confortablement dans cette université de péquenaud d'après ce qu'on en dit. Cependant, je ne compte pas les utiliser et veut vraiment vivre comme n'importe qui pour une fois.

Je vis chez mes grands-parents jusqu'à la rentrée même si je n'y passe pas beaucoup de temps.  Bientôt la liberté et l'indépendance !! Ah oui j'oubliais, dans mes moments de « folie » je me suis fait tatouer en bas du dos un phoenix et les initiales de mes parents.