Amelya Leonnie Evans a vu le jour le six juin mille-neuf-cent-quatre-vingt-quatorze. A l'époque, elle ne s'appelait pas ainsi, mais c'est les prénoms et le nom qui a été enregistré lorsqu'elle a été adoptée. Sa mère biologique, trop jeune pour avoir un enfant, avait céder à ses propres parents et placée sa fille en adoption. Si elle en fut triste, elle fit le bonheur de la famille Evans qui avaient maintes et maintes fois essayé d'avoir des enfants, mais sans succès. Ils s'étaient alors tourné vers l'adoption et à la fin des démarches, ils furent les heureux parents d'Amelya. Et on ne peut pas dire que la fillette ait eu une enfance malheureuse. Cependant, si elle avait eu des frères et sœurs, elle serait peut-être devenu moins capricieuse et égoïste. En effet, avec un père cadre supérieur et une maman toujours à la maison pour s'occuper d'elle car il y avait largement assez d'argent, elle était toujours pouponnée et choyée. Si elle n'est pas née avec une cuillère en argent de la bouche, ses parents adoptifs l'ont rapidement habituée. Dès ses premiers mois, elle a montré une attitude capricieuse comme la plupart des enfants, seulement, on ne l'a pas freinée dans son élan. Lorsque mademoiselle piquait une crise parce qu'elle refusait d'aller s'endormir, sa mère s'occupait d'elle, jouait avec elle, se débrouillait pour rester avec elle jusqu'à ce qu'elle tombe de fatigue au lieu de la laisser pleurer pour qu'elle apprenne à s'endormir seule. Et au fil des années, Amelya est restée une petite princesse. Enfant, on ne lui a jamais rien refusé. Elle voulait une poupée ? Elle l'avait le lendemain. Son nouveau vélo ? Comme si elle allait attendre son anniversaire ! Un poney pour se faire pardonner de déménager de Phoenix ? Bien sur chérie, tout ce que tu veux. Oui, sans déconner, elle a eu un poney. Autant dire qu'Amelya n'a pas été habituée à entendre « non » en revanche, le dire, ça elle savait très bien le faire. La jeune fille a vite tourné peste, à l'école, c'était elle d'abord, toujours, elle se fichait bien des autres. Plusieurs fois, ses parents avaient été convoqués, habituée à être le centre de l'attention à la maison, il lui paraissait normal de faire exactement pareil à l'école, personne ne lui avait appris à écouter les gens qui parlaient, à ne pas doubler dans une queue, à ne pas prendre le crayon de sa petite camarade juste parce qu'il lui plaisait. Elle avait été élevée en princesse, elle se comportait en princesse.
En grandissant, Amelya ne s'est pas calmée. Bien au contraire, en vieillissant, elle gagnait en beauté, en grâce, elle était consciente d'être agréable à regarder et elle en jouait. Elle faisait languir les garçons, les faisait espérer pour ne finalement rien leur donner. Bien sur, elle n'est pas passé à côté d'une réputation de fille facile qui draguait tout ce qui bouge, mais elle s'en fichait. La vérité, c'est qu'avant le lycée, elle était toujours vierge, mais si les gens voulaient parler d'elle, qu'ils le fassent ! Au moins, ça voulait dire que sa vie à elle était plus importante que la leur et quelque part ça la faisait jubiler. Plutôt bonne élève au début de sa scolarité, elle a vite décrocher pour y préférer les activité extra-scolaires. Amelya entra dans l'équipe des Cheerleaders et soutenait avec ferveur l'équipe de foot de son lycée dans lequel son petit-ami jouait. Et oui, le cliché de la pom-pom girl ultra-populaire qui sortait avec le beau footballeur, c'était exactement son couple. Sauf que ce couple en question, Amelya y accordait bien plus d'importance qu'à ses révisions. Elle préférait se dandiner dans sa mini-jupe en secouant ses pompons, sortir avec ses amis, bécoter son petit-copain dans les gradins, mais alors réviser la seconde guerre mondiale, beurk. Tout son lycée fut ainsi, elle semblait totalement superficielle, il ne manquait plus qu'elle soit blonde pour qu'on la prenne pour une demeurée. Mais elle ne l'était pas. Amelya était loin d'être une idiote, elle n'avait juste pas établit un ordre de priorité en faveur de ses études. Et par conséquent, elle avait obtenu son diplôme de justesse, pas besoin de rattrapages mais ce n'était pas du haut-niveau et c'était bien encré dans son dossier c'est pourquoi aucune bonne fac ne put l'accepter. Cette nouvelle lui mit un gros coup de fouet et elle vécu très mal cette nouvelle. La petite princesse réalisa qu'être belle ne faisait pas tout dans la vie...
La seule fac qui l'accepta fut Monroe U. La honte... Amelya n'avait pas postulé, franchement, qui pouvait bien rêvé de cette université plutôt que d'Harvard ? C'était un truc de looser... sauf que c'était la dernière chance d'Amelya d'aller à la fac. C'était tellement déprimant. Elle comptait sur tous ses amis et son copain pour surmonter ça, après tout, mieux valait ça que rien, non ? A voir... Mais son petit-ami... parlons-en, ce dernier, sur qui elle comptait tant pour être à ses côtés, préféra rompre avec elle dès qu'il reçu sa lettre d'admission à l'UCLA … la laissant toute seule, sans fac digne de ce nom à intégrer. Dès lors, elle se renferma sur elle-même, se forgea une carapace en se jurant que plus personne ne la ferait souffrir ainsi. Ce garçon, c'était peut-être une amourette de lycée mais il n'empêche qu'elle était amoureuse et que maintenant, elle avait cruellement mal. Elle avait honte de n'avoir que cette option mais sans autre choix, elle s'y rendit. mais l'arrivée à la fac, ce fut la douche froide. Si au lycée elle était populaire, adulée, entourée de tout un tas de moutons qui paieraient pour être son ami... ici, elle n'était rien. Elle n'était qu'une élève parmi tant d'autre à qui personne n'accordait plus d'attention. Nouvelle baffe, très douloureuse. Elle avait envie de se terrer au fond d'un terrier et d'y rester. Un soir, quelques temps après la rentrée, elle se regardant dans le miroir... qu'est-ce qu'elle était devenu ? Pas de maquillage, des cheveux attachés n'importe comment dont elle ne prenait pas soin, des vêtements passés de mode. Non. Ce n'était pas elle. Elle devait se reprendre.
Dès le lendemain, elle redevint la belle jeune femme charismatique qu'elle avait toujours été. Elle avait balancé toutes ses fringues et pris la carte bleue de papa et maman pour refaire toute sa garde-robe et aller chez le coiffeur et l'esthéticienne. Automatiquement, quand mademoiselle débarqua à la fac avec une robe Chanel, un sac à main Vuitton, des lunettes de soleil Gucchi et des Louboutins aux pieds, les regards se tournèrent vers elle. Bon, peut-être en se demandant qui était cette petite pétasse narcissique et hautaine mais au moins, on la regardait. Et de là, elle réussit à se faire remarquer même si sa popularité était loin de celle du lycée, très loin... a vrai dire, ses vrais amis se comptaient sur les doigts d'une main mais au moins, ils étaient vrais et sincères. Les autres n'étaient que de vagues connaissances ou des « amis par intérêt ». Car si elle se découvrait étonnement être une femme plutôt solitaire, elle n'en restait pas moins une opportuniste qui savait où étaient ses intérêts et vers qui se tourner pour les servir.
Au fil du temps, Amelya portait un peu plus d'intérêt à ses cours contrairement au lycée et elle trouva un grand intérêt dans la communication. De plus en plus intéresser par se domaine, elle faisait de plus en plus de recherches, lisait de plus en plus de choses, des témoignages, des enquêtes, si bien qu'elle se spécialisa dans le journalisme. Amelya avait toujours été curieuse par nature, à plus ou moins grande échelle mais ce domaine en faisait qu'augmenter sa curiosité. Très fouineuse, dès qu'elle pouvait choper la moindre information sur quelqu'un, HOP c'était répertorié dans un petit carnet, ou sur son téléphone portable en fonction de ce qu'elle avait dans les mains. Un petit secret enfouit ? Une anecdote honteuse que vous ne voulez pas faire connaître ? Ne croisez pas le chemin d'Amelya... En effet, avec une ouïe sélective particulièrement bien développée, la jeune femme laissait ses oreilles traîner partout et ce n'était pas uniquement par accident. Elle était fichue de planquée des mini-micros, se cacher dans des recoins pour espionner, tout ça pour tout savoir sur tout le monde. Elle avait vraiment développer une passion pour ça. Si bien qu'elle s'est plutôt rapproché de l'un de ses professeurs, partageant plusieurs fois des cafés avec ce dernier.
Amelya a reprit sa vie en main, elle sait ce qu'elle veut faire, elle est sûre d'elle, elle est douée. Sa vie semble avoir enfin pris en tournant idéal ! Elle n'est plus autant une princesse que ce qu'elle a pu être mais elle ne manque pas de caractère pour remettre les autres à leur place. Mais si d'apparence, Amelya semble forte et inaccessible, c'est une grande sensible, elle se cache derrière cette apparence un peu peste qu'elle se donne, c'est toujours plus simple. Son histoire d'amour du lycée, elle a fini par s'en remettre – encore heureux ! – mais quelque part, elle lui serait presque reconnaissante de lui avoir permis de s'endurcir, même si c'est en partie une façade. L'amour, elle voudrait bien le trouver, un jour, mais pour le moment, elle ne se sent pas capable de donner à nouveau son cœur à un homme s'il doit être brisé à mains nues. Quoi qu'il en soit, elle mène sa vie comme elle l'entend, ignorant toujours que ses parents lui mentent sur ses origines depuis vingt-deux ans et qu'elle a une sœur dans la même Université qu'elle.