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Autumn ♦ The color of the wind

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Fondatrice Adulée
Autumn M. Grey
Autumn M. Grey
Féminin Etats-Unis
» Âge : 25
» Célébrité : Emilia Clarke
» Métier/Job : Co-présidente des Free Minded
» Cursus : Artistique, spécialité Arts Visuels
» Grade : Etudiant(e) en 3ème année
» Relations :
KieranEx, père de Lyanna. LyannaMa fille,ma vie.

» Points d'assiduité : 119
» A Sacramento depuis : 09/08/2016

MessageSujet: Autumn ♦ The color of the wind Autumn ♦ The color of the wind EmptyMar 9 Aoû - 21:49


Autumn Mikayla Grey
25 ans ∞ New York City, NY ∞ Américaine ∞ 3ème année cursus Artistique ∞ Célibataire mais maman d'une petite Lyanna ∞ Emilia Clarke

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How I made a mess of my life
J’ai toujours senti que quelque chose en moi était différent. Je ne me sentais pas forcément supérieure ni mal aimée, bien au contraire. Je suis née dans une famille on ne peut plus aimante et attentionné. Je n’aurais jamais pu espérer avoir meilleurs parents. Pendant très longtemps, cette petite chose au fond de moi, qui me faisait ressentir que je n’étais pas exactement comme eux, se faisait silencieuse. Je parvenais même à l’oublier et à croire que les choses ne changeraient jamais. Mais à l’évidence, je me trompais. Ma vie n’est ni extraordinaire, ni totalement ordinaire. Elle est à mon image : vivante, chaotique, extravagante mais surtout terriblement passionnée. Pardon, je ne me suis pas encore présentée : je m’appelle Autumn. Autumn Mikayla Grey. Et j’ai aujourd’hui 25 ans.

Je suis la seul de ma famille a avoir un nom aussi « original ». Je mets des guillemets à « original », parce que je n’en suis pas convaincue. Je suis née quelques semaines avant l’hiver, au mois d’octobre. Sans doute le climat déjà doux de ce mois d’octobre 1992 a-t-il inspiré mes parents… Mes deux prénoms contrastent largement avec mon nom de famille, terne et fade.

Je ne vais pas m’étendre sur mon enfance : je n’aurais rien de spécial à raconter. J’ai grandi dans une famille on ne peut plus normale, dans un très joli quartier de New York City, nommé Greenwich Village. C’est dans l’hôpital du quartier que je suis née, et c’est dans ce même quartier que j’ai passé toute mon enfance. Mes parents n’en étaient pas à leur coup d’essai lorsqu’ils m’ont eu : j’ai une sœur et un frère plus âgés. A ma naissance, Juliet avait 6 ans et Kenneth en avait 3. L’écart avait été spécifiquement calculé entre nous trois. Nos parents nous offraient un cadre de vie parfait : nous n’étions pas nés avec une cuiller en argent dans la bouche, mais nous avions un mode de vie confortable.

Je vous l’ai dit : une petite voix au fond de moi m’a toujours intimé que j’étais différente des autres membres de ma famille. Mes parents avaient des métiers on ne peut plus classiques et respectables, et mon frère et ma sœur s’apprêtaient déjà à prendre la même voie : Juliet s’engageait dans des études de médecine tandis que Ken rêvait de devenir avocat. Et moi, j’étais là, au milieu de leur perfection, à ne pas savoir ce que je voudrais faire de ma vie. Enfin, non. Ce n’était pas tout à fait exact : je savais très bien ce que je voulais faire de ma vie, mais je savais aussi que c’était inavouable dans une famille telle que la mienne. Moi, je me fichais bien de devenir avocate ou chirurgien. Tout ce que je voulais c’était découvrir le monde et voyager. C’était mon rêve ultime et finalement, mon unique objectif dans la vie. Et ce goût pour le voyage se manifestait dans mes activités : j’étais passionnée de photographie et de dessin. Chacune de mes « œuvres » – je dis cela en toute modestie – était une invitation au voyage et à la découverte.

Mes parents voyaient cette passion pour l’art graphique d’un œil inquiet : ils n’avaient rien contre le fait que je prenne des cours de dessin ou que je m’inscrive au club de photo de mon lycée, tant que mes résultats scolaires n’en pâtissaient pas. J’avais bien compris que c’était la condition sine qua non pour que je puisse continuer à exprime mon art. Adolescente, je me voyais bien devenir artiste : parcourir le monde à la recherche de nouvelles sources d’inspiration, découvrir Londres, Venise, Paris ou Cuba et vivre de mon art. Ces rêves ont très longtemps été présents dans mon esprit et jamais l’idée de faire de très longues études ne m’a effleuré.

La fin du lycée approchait et mes parents avaient tout fait pour que je postule dans de grandes universités de la région. Excellente élève par ailleurs, nulle doute que je décrocherai une bourse pour financer mes études. Columbia, Yale ou Princeton : c’était là les trois choix de mes parents. Lors des nombreuses fois où nous avions discuté de mon avenir, je m’étais contentée d’acquiescer lorsqu’ils m’avaient proposé des universités : je n’avais aucune envie d’y aller, mais je voulais encore moins décevoir mes parents. Ma passion pour le dessin et la peinture avaient déjà creusé un fossé entre nous, je ne voulais pas l’accroitre encore d’avantage.

Finalement, ce fut Columbia qui m’accepta. Et je fus inscrite en Commerce, une spécialité qui ne me disait pas grand-chose, mais j’avais bien senti qu’elle faisait partie des choix que mes parents espéraient me voir prendre. Alors deal, voilà. Je ne vous cache pas qu’à 18 ans, lorsque je découvrais pour la première fois le véritable sens du mot « liberté », je me suis crue invincible. J’ai grandi dans un milieu très fermé, où les sorties entre amis étaient presque toujours chaperonnées et contrôlées. Alors imaginez moi, Summer Grey, 18 ans, enfin libre de mes mouvements. Ok, l’université de Columbia n’était qu’à une vingtaine de minutes de chez moi, mais j’avais réussi à obtenir de mes parents la permission d’habiter sur le campus. Je n’avais pas eu besoin de beaucoup insister : la proximité du campus leur faisait croire qu’ils n’étaient pas loin si quoi que ce soit arrivait. Si seulement ils avaient su...

Columbia. Le début de ma vie d’adulte. Les cours de Commerce m’ennuyaient plus qu’autre chose. Je me fichais bien des techniques marketing et des cours de comptabilité. Je passais mon temps à dessiner. Mais dessiner en plein de cours d’éco’ n’était pas très bien vu, et j’ai très vite été congédiée des salles de cours. Alors j’ai continué à dessiner ailleurs, dans le parc du campus, dans ma chambre et même dans les couloirs de l’université. Le lieu où j’étais n’avait aucune espèce d’importance pour moi. Je pouvais simplement enfin être moi-même et laisser ma créativité s’exprimer, sans crainte et sans barrière. Ces instants de bonheur ultime ont duré quelques mois, tout juste le temps pour mes parents de réaliser que je n’allais absolument pas en cours et que je passais mon temps à dessiner et peindre. Dans le même temps, je perdais ma bourse d’étude et la confiance de mes parents. Tout ce que je voulais éviter était en train d’arriver : je les avais déçu. Contrainte et forcée, je retournais vivre chez eux à Greenwich Village. Malgré mes 18 ans révolus, j’étais privée de sortie, assignée à résidence et privée de tout support créatif. Ma vie était devenue un enfer. Mes parents ne m’adressaient plus la parole, hormis pour me parler de mon avenir que j’étais, d’après eux, en train de gâcher.

Mon enfermement dura trente-six jours. Trente-six longs jours durant lesquels le fossé déjà bien présent entre mes parents et moi ne cessa de se creuser encore. Les disputes étaient nombreuses et je ne supportais plus de devoir prétendre d’être quelqu’un d’autre. Alors un matin, après une énième nuit de disputes intenses, je poussais silencieusement la porte de la maison avec mon sac à dos. Je n’emportais ni téléphone portable et ne laissais aucune coordonnée. Ma décision était prise : j’allais vivre ma vie pour moi, sans plus m’occuper de ce que penseraient les autres même si cette décision me brisait le cœur. Mes rêves me semblaient alors être à portée de main. New York était une grande ville. Je n’avais donc pas besoin de m’en éloigner outre mesure. Les premiers temps, je fus hébergée par un foyer pour jeunes, du quartier de Brooklyn. Je dessinais la journée, en public dans les parcs ou dans la rue, et le soir je rentrais dormir et manger au foyer. Les gens ne posaient pas de question et je parvenais à survivre comme ça : parfois, les gens me donnaient une petite pièce ou un billet s’ils appréciaient mon travail. Sans vivre dans le luxe – j’en étais loin – j’étais bien.

C’est quelques mois plus tard que ma vie a changé. La journée avait démarré le plus normalement du monde ; j’étais sortie de bonne heure pour me rendre à Central Park. C’était l’automne j’avais envie de profiter de la lumière orangée qui vient caresser la cime des arbres en cette saison. J’adorais l’automne : le temps était doux et la nature changeait doucement de couleur avant de revêtir son manteaux blanc d’hiver. J’étais plongée dans mes esquisses lorsque j’ai senti son souffle et son regard derrière moi. Il fixait mon travail de ses yeux bruns, avec ses cheveux en bataille qui lui barraient le front. Il s’appelait Kieran et à la seconde où j’ai croisé son regard, j’ai su que j’allais l’aimer. C’est idiot à dire (et j’imagine encore plus à lire), mais c’est vrai.

Kieran était comme moi : il n’avait plus de famille, moi par choix et lui par la force des choses.  C’était un idéaliste rêveur, un grand gamin en somme, qui ne rêvait que de découvrir le monde. Lui aussi était né à New York, mais du mauvais côté de l’Hudson, à Jersey City. D’autant que je me souvienne, je ne crois pas que nous nous soyons quitté un seul instant à compter de ce moment. Kieran louait un petit studio et travaillait comme livreur. Il rêvait d’économiser assez pour quitter New York et partir en voiture à la découverte du pays. Ce rêve était maintenant devenu le notre. J’avais emménagé dans son studio et nous vivions littéralement d’amour et d’eau fraîche. Kieran était mon premier amour, moi qui pensait que rien ni personne ne parviendrait à détrôner mon amour pour les arts graphiques, lui il y était arrivé.

Il nous fallu trois mois supplémentaires avant de pouvoir mettre notre projet à exécution. Nous avions réuni assez d’argent afin de pouvoir acheter un vieux tacot. Nous allions pouvoir partir à l’aventure, en direction de la Californie. Cette idée m’excitait. Je n’avais jamais vu Kieran aussi heureux. Notre trajet dura presque six mois : nous nous arrêtions dans chacune des villes traversées. Les paysages qui s’offraient à nous étaient un régal pour mes yeux et je m’appliquais à les reproduire scrupuleusement. Kieran et moi étions heureux, tout simplement. Rien ne semblait pouvoir briser ce bonheur parfait.

C’est au tout début du mois d’août 2011 que nous sommes arrivés à Los Angeles. Je m’étais endormie dans la voiture et Kieran avait continué de rouler, plutôt que de se reposer avec moi. Il avait roulé toute la nuit, traversant le désert qui sépare le Nevada de la Californie. J’avais 20 ans et je m’étais réveillée Californienne, la plage de Venice Beach sous les yeux qui s’offrait à moi et le regard amoureux de Kieran posé sur moi.

Los Angeles nous a accueilli comme ses enfants. Pendant des mois, nous avons vécu une vie parfaite. Kieran avait repris un boulot de livreur dans un restaurant chinois de Beverly Hills tandis que je m’établissais pendant des heures à Venice Beach, pour réaliser des portraits à l’aquarelle de touristes et promeneurs, moyennant quelques dollars. Comme à New York, nous avions un petit studio mais avec une vue superbe sur la mer, derrière la skyline des buildings. Nous étions bien tous les deux, toujours aussi amoureux et rêveurs, déjà en train de rêver de notre prochain trajet : pourquoi pas l’Alaska ?

Avril 2012. Nous étions à Los Angeles depuis huit mois. La vie suivait son cours et Kieran et moi nous étions installé dans une petite routine qui ne nous déplaisait pas. C’était la première fois que nous étions réellement posés et stables et ce n’était finalement pas quelque chose de déplaisant. Pourtant, à cet instant, j’ignorais encore que notre équilibre était sur le point de basculer. Je venais d’avoir 21 ans et je n’avais jamais eu un cycle des plus réguliers : parfois, je pouvais avoir mes règles deux fois dans le même mois, et d’autres, une fois tous les mois et demi. Alors pourquoi m’inquiéter de leur absence pendant presque deux mois ? Non, ce n’était pas plus inhabituel que ça. Pourtant, une petite voix dans ma tête m’intimait que je devais vérifier, juste pour être sûre… Un détour par le CVS du coin avant de rentrer à notre studio avec un petit paquet. Un litre d’eau avalé afin de pouvoir faire le test. Et quinze minutes. Quinze longues minutes d’attente, à secouer nerveusement le petit bâtonnet de plastique. Et enfin, la révélation : deux petites barres, côté à côte, bien nettes. Je restais figée. Comment étais-je supposée réagir ? J’avais 21 ans, et j’étais sans job fixe. Je n’avais pas de situation financière stable et Kieran non plus. Un bébé ? Kieran et moi n’avions jamais évoqué le fait d’avoir une famille. Nous étions trop jeunes et trop instables tous les deux pour penser à ça. Il fallait pourtant que je parle à Kieran. Il avait le droit de savoir. Pourquoi le lui cacher ?

L’attente fut longue ce soir là. Kieran ne finissait jamais le travail avant minuit et la plupart du temps, je m’étais déjà assoupie lorsqu’il poussait le plus silencieusement possible la porte grinçante de notre studio. Pourtant, ce soir là, mes yeux – bouffis et rougis – étaient bien ouverts lorsqu’il franchit le seuil de notre abris. Nos regards se croisèrent et je crois qu’immédiatement, il compris. Le test de grossesse était posé sur la table devant moi. Ce soir là, il y eut des pleurs, énormément de pleurs. Des cris aussi, et beaucoup d’incompréhension. Kieran ne voulait pas de cet enfant. Comment allions nous l’assumer ? Quelle vie pouvions nous lui offrir ? Il avait raison, mais je le détestais de dire toutes ces choses à voix haute. Ce n’était pas ce que je voulais entendre. Je savais qu’il avait raison mais je refuser d’aller dans son sens. Cet enfant, j’étais bien décidée à le garder. Alors, alors que le soleil venait caresser l’horizon, Kieran céda. Nous allions avoir cet enfant. Parce qu’il m’aimait et qu’il ne voulait pas me perdre. Cet enfant, même s’il n’avait pas été planifié, serait désiré et accueilli avec bonheur. Il me l’avait promis.

Mon ventre s’arrondit rapidement après ça. Je découvrais avec joie les symptômes de la grossesse et savoir que j’avais dans mon ventre un petit être, mélange parfait de Kieran et moi. Nous étions maintenant en juin et mon ventre était déjà énorme. C’était un garçon, nous le savions déjà. Je sentais Kieran un peu distant mais parfois, un sourire sincère naissait au coin de ses lèvres alors sa main caressait mon ventre. Je me disais alors que tout irait bien.

Mais un matin, je sentais que quelque chose clochait. Je soulevais les draps et je fus incapable de retenir mon cris. Une mare pourpre parcourait le lit. Kieran réagit à la perfection. Il ne lui fallu qu’une poigné de secondes pour me prendre dans ses bras et m’emmener au plus vite aux urgence de Venice Beach. Mais ça n’a pas suffit. Il était déjà trop tard. Les médecins ne purent que constater que j’avais perdu le bébé. Je m’imaginais l’accouchement comme une chose terriblement douloureuse. Il y a pire encore : l’accouchement d’un enfant que l’on sait déjà mort. Kieran est resté avec moi tout du long, subissant mes hurlements de désespoir et mes sanglots incontrôlables. Les médecins ne m’ont pas laissé voir mon fils. C’était surement mieux ainsi.

Le retour chez nous, à la vie normale, fut incroyablement difficile. Sans m’en rendre compte, je m’étais refermée sur moi-même, rejetant même Kieran qui faisait de son mieux pour tenter de m’apaiser. Mais rien n’y faisait. Je me sentais coupable. J’étais donc une ratée à ce point ? Kieran était patient, mais je sentais bien que peu à peu, nous nous éloignions.  Nous continuions d’être intimes, peut être pour sortir de nous toute cette tension. Mais les discussion et les véritables fous-rires, d’ordinaires quotidien s’étaient fait plus rares.

La fin de l’année 2012 avait été difficile, mais j’étais bien décidée à faire en sorte que 2013 soit meilleure. Kieran et moi pensions déjà à reprendre notre périple vers le Nord. Nous voulions prendre la route, direction Seattle tout d’abord, puis pourquoi pas, le Canada. Notre couple commençait à remonter la pente. Je souriais de nouveau et j’avais recommencé à prendre des photos. Beaucoup de portraits de Kieran et des paysages que nous traversions. Notre vie semblait avoir repris son court normal.

Nous étions arrivés à Sacramento où nous avions pris une chambre dans un petit motel miteux, en périphérie de la ville. Le ciel semblait différent, lorsqu’on était plus au Nord. Les couleurs étaient plus douces, presque pastelles. Bien moins vives et violentes que celles de Los Angeles. Mais cette ville et ses mauvais souvenirs ne me manquaient pas. Je voyais en Sacramento la possibilité de tout recommencer, et surtout de tout réussir.

Je ne croyais alors pas si bien dire. Les symptômes furent différents cette fois-ci. Les nausées matinales s’étaient faites sentir dès le début et ma poitrine était une zone de non droit qui me faisait atrocement souffrir. Je fis le test de grossesse, simplement pour confirmer mes doutes. Les deux mêmes barres, bien nettes s’étaient dessinées une nouvelle fois. Alors je pris peut-être la pire décision de ma vie, celant le destin de notre relation, à Kieran et moi. Je décidais de ne rien dire pour l’instant, le temps de réfléchir à la situation et surtout, de la digérer. J’étais de nouveau enceinte, à peine plus de six mois après avoir perdu notre fils. Ce ne pouvait pas être un hasard. C’était assurément un signe du destin. Kieran et moi étions plus prudents que jamais. Et pourtant…

Ce n’est qu’en avril, lorsque mon ventre commença à s’arrondir dangereusement, que je décidais d’en parler à Kieran, le soir de mon anniversaire. « Enceinte ? » répéta-t-il, choqué. « Tu es enceinte de 4 mois et c’est maintenant que tu me le dis ? » de la colère était venue teinter sa voix. Je baissais les yeux, ne sachant quoi répondre. Kieran cria beaucoup ce soir là. Il ne comprenait pas et ne parvenait pas à intégrer l’information : comment avais-je pu lui faire ça ? Comment avais-e pu lui cacher la situation, après tout ce que nous avions vécu l’année précédente ? N’avais-je donc pas compris la leçon ? Après plusieurs heures, il parvint à se calmer et à se radoucir. Bien sur, nous nous aimions.

Mais si la fibre maternelle s’était manifestée en mois dès les premiers instants de ma première grossesse, il n’en était pas de même pour Kieran. Plus les semaines passaient et plus Kieran était distant et froid. Il avait tant souffert de la fin tragique de ma première grossesse… Celle-ci venait chambouler tous nos projets d’avenir et par la même occasion, briser nos rêves de voyage. C’est un matin de juin, deux mois avant la date de l’accouchement, que Kieran a réalisé les choses : non, il ne pouvait pas être père. Pas maintenant. Il ne serait pas capable d’assumer. Alors il est parti, de la même manière qu’il est arrivé dans ma vie, sans vraiment prévenir. Je perdais mon seul repère, mon pilier. Je pouvais sentir mon cœur se briser, irrémédiablement. Au moins, il avait eu la décence de me laisser notre studio avec de quoi voir venir pour les deux prochains mois… Inutile de vous dire que je n’ai que peu de souvenir de la fin de ma grossesse : accablée par le chagrin, je me suis enfermée dans ma douleur et dans ma solitude.

C’est un soir d’été que ma princesse est arrivée, illuminant et donnant un nouveau sens à ma vie. Lyanna est née le 18 janvier 2014. Dès que je l’ai prise dans mes bras, j’ai compris que ma vie ne serait plus jamais la même : ma vie désormais, c’était elle. Son bonheur, son confort, son avenir. Je n’étais plus qu’un instrument servant à lui apporter tout cela. Cette petite n’avait rien demandé à personne : elle n’avait pas demandé à naitre, elle n’avait pas demandé à être là. C’est nous, c’est moi, qui l’ai voulue. Alors je me devais de rendre sa vie sur cette terre la plus confortable possible.

L’argent laissé par Kieran avait fondu comme neige au soleil. Je n’étais plus en mesure de payer le loyer de notre studio et je fus obligée de décamper comme une voleuse, avec Lyanna. J’intégrais alors un foyer pour mère célibataire, à proximité de Sacramento. Mais j’avais bien conscience que ce n’était pas l’endroit idéal pour élever un enfant, loin de là. Il me fallait un endroit décent pour vivre. Il me fallait un travail. Il me fallait de l’argent. Mais sans avoir fait d’étude, et en n’ayant jamais vraiment travaillé, impossible de trouver un emploi décent. Je m’étais presque résignée à accepter ce poste de serveuse sous payé, lorsque le destin m’adressa un nouveau clin d’œil. Un prospectus chiffonné par terre avait attiré mon attention : Monroe University. Université de la dernière chance, elle accueillait les étudiants recalés par les autres universités et ceux n’ayant pas les moyens de se payer mieux. La semaine même, je leur adressais ma candidature pour la prochaine rentrée. La réponse ne tarda pas : j’étais acceptée. J’allais pouvoir reprendre ma vie en main et garantir à ma fille un avenir meilleur.

En septembre 2014, Lyanna et moi quittions notre foyer pour un logement sur le campus de Monroe U. Les premiers temps sur place n’ont pas été facile, mais petit à petit, nous avons réussi à faire notre nid. J’étais acceptée en première année et j’avais choisi d’intégrer un cursus Artistique. C’était ce qui me correspondait le mieux, un cursus qui me passionnait déjà et qui me permettrait certainement de travailler dans un musée ou comme illustratrice. Cela fait maintenant 3 ans que je vis à Monroe U. Je suis maintenant en 3ème année et j’ai intégré une confrérie, dont je suis la présidente. J’ai 25 ans et ma petite Lyanna en a presque 4. Elle fait mon bonheur et ma fierté. Même si être mère célibataire n’est pas une chose facile, je compte bien persévérer dans ma voie afin de réussir à donner à ma fille la meilleure vie possible. Je n’ai plus eu de nouvelles de Kieran depuis qu’il est parti et nous a abandonné, en octobre 2013. J’évite de trop penser à lui. J’ai envie de pleurer sinon. Et je n’aime pas pleurer devant Lyanna. Je ne veux pas qu’elle me voit comme ça. Elle mérite d’être heureuse et de voir sa mère heureuse. On y a droit toutes les deux.
People always say that I'm...

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Behind the screen
Sinon, pour de vrai je m'appelle Audrey, mais vous pouvez m'appeler Ode. J'ai 24 ans et (presque) toutes mes dents ! (: Côté présence, je pense être là 7/7 jours. J'ai connu le forum grâce à moi-même (c'est mon DC Autumn ♦ The color of the wind 3332342685) et depuis, ma vie a changé !
Je tiens à indiquer que les images que j'ai utilisées viennent de Bazzart et que leur créateur s'appelle Rose Red & Endlessly Epic.


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Dernière édition par Autumn M. Grey le Jeu 8 Mar - 18:49, édité 2 fois
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