Léopold || Just like a circus When I crack that whip, everybody gon' trip

• JUST LIKE A CIRCUS • Premier né, destin tracé. C’est ce qui aurait dû t’arriver lorsque tu as pointé le bout de ton nez, le champagne a claqué dans les coulisses du cirque Donnovan. Petit cirque familial, on te donna le même prénom que celui de son fondateur. Léopold Donnovan, petit fils de Léopold seignor alors qu’on se plaisait à surnommer Snake parce que très tôt, on te voyait le bambin te faufiler un peu partout entre les caravanes, observant les lions d’un peu trop près, jouant avec les chevaux un peu trop franchement, offrant ton plus joli sourire aux passants pour les convaincre de venir voir le spectacle, pour leur donner envie d’hériter de nouvelles étoiles dans les yeux, pour insuffler le rêve dans leurs regards, et leur offrir une part de magie, celle dans laquelle tu évoluais pendant toute ton enfance. • SCHOOL OF LIFE • Tu n’as jamais mis les pieds dans une école. Dans l’une des caravanes du cirque, on réunissait l’ensemble des enfants et on vous faisait classe, et clairement, ça n’était pas ton fort. Tu as vite rencontré de très vive difficulté dans ton apprentissage. Pas de vrais professeur pour vous, juste ta mère qui rangeait ses costumes d’acrobates pour vous apprendre les bases, l’écriture, la lecture, ce dont vous auriez forcément besoin dans vos vies, même si vous restiez au cirque. Des remontrances, tu t’en es pris souvent, parce que tu n’arrivais pas à écrire comme il fallait, à lire correctement, à faire ce qu’on attendait de toi, et pourtant, dieu savait que tu faisais des efforts pour y arriver, en vain. • DYSLEXIA • Un jour, un inspecteur scolaire est venu voir où vous en étiez tous, et son avis sur ton cas a été catégorique, tu souffrais de dyslexie, un trouble de l’apprentissage reconnu qui expliquait sans peine tes difficultés de lecture et d’écriture. On a essayé d’enseigner à ta mère d’autres méthodes, plus pointues, mieux adaptées aux enfants dans ton cas, mais tu avais déjà 13 ans et un retard considérable, alors elle n’a pas réussi à suivre et tu as continué tes efforts, dans ton coin, finissant par te résoudre à l’idée de ne pas être un grand lecteur. Le truc, c’est que toi, la vie d’artiste de cirque, ça ne te tentait pas vraiment et face à ces mots inscrits sur le papier, tu as rencontré tes premières angoisses, le visage souriant et joyeux se minait parfois d’anxiété parce que prendre conscience de ses failles alors qu’on voit l’avenir se profiler, ça peut donner le vertige, presque autant que le trapèze de tes parents. • VIDEO GAME, VIDEO LIFE • Pour tes treize ans, ton père t’a offert cet ordinateur portable dont tu rêvais tant, et ce fut une véritable renaissance, étrangement, lire sur un écran était nettement moins complexe pour toi, et surtout, tu pouvais t’exprimer autrement qu’avec des mots. Très vite, tu es devenu un accro au jeux vidéos en tout genre, même si ton préféré restait la version bleu pour Gameboy Color de Pokémon, tu pouvais passer des journées entières à jouer, et si ton père aurait préféré te voir continuer les entraînements d’acrobate, il n’osait trop rien dire tant ta mère vantait les mérites de cette machine qui avait réussi à coller à nouveau un sourire sur ton visage. L’anxiété avait disparu, et bien vite, tu as trouvé un nouveau langage que tu parvenais à manier sans mal, des séries de chiffres, des lignes de codes, tu as créé des choses pour faciliter la vie au cirque comme ça, et ça a finit de convaincre ton père de te laisser poursuivre dans cette voie. • BODY MODIFICATION • Dans le cirque, les tatouages et les piercings étaient monnaie courante, et c’est quelque chose qui t’a rapidement fasciné. Alors il n’a pas fallu longtemps pour que tu te lances. Les premières lignes tracées par l’encre, les premiers trous percés à l’aiguille, dans la caravane du vieux Adolfo, ils sont rapidement venus orner ton visage, ton torse, puis plus récemment, ta main aux allures de squelette. Tu as très exactement treize tatouages, répartis un peu partout sur le haut du corps et 5 piercings dispersés entre le téton et le visage, le sourcil, la lèvre inférieure et le nez. Ils sont constitutifs de ce que tu es, et tu ne conçois pas un seul instant de pouvoir les ôter pour plaire ou faire plaisir à quelqu’un, on te prend avec, ou on ne te prend pas du tout, mais c’est l’une des rares choses sur lesquelles tu n’es pas prêt à faire de concession. • AMERICAN DREAM •  Alors que les lignes de codes se sont enchaînés, tu as commencé à concevoir l’idée d’en faire ta vie. Le problème, c’est qu’avec un dossier scolaire inexistant, difficile d’être accepté dans une université, que ce soit au Canada ou aux États Unis. Mais en farfouillant sur le net, tu es tombé sur le site de la Monroe university, tu leur as envoyé ton dossier et tes lettres de motivations sans y croire. Tu as attendu. Le coeur serré, parce qu’il s’agit de la seule candidature que tu avais envoyé, et finalement la réponse est arrivée. Tu étais accepté. Cette université, c’est un peu ton rêve américain, c’est celle qui va te permettre de t’en sortir, et de pouvoir réaliser tes rêves.  • BE MY PLAYER • Des heures et des heures attablé avec ton ordinateur, à tapoter sur le clavier, à jouer, à battre tes adversaires un par sans jamais subir aucune défaite.  Mortal Kombats, heureusement que c’était un jeu, sinon probablement aurais-tu pu prétendre au titre des plus grands tueurs de l’histoire de … tu sais pas, parce que tu ne t’y connais pas franchement, mais t’aurais un sacré paquet de mort à ton actif. Puis une petite blonde s’est assise. Elle a lancé la partie. Elle t’a laminé. Et toi t’as souris. C’était la première fois qu’un autre élève te battait, et celui ci était à la fois le plus agaçant qui soit - 3615 princesse casse couille j’écoute - et pourtant le plus joli à regarder qui soit - parce qu’habituellement, tes rivaux étaient plutôt du genre boutonneux à lunette que blondinette à lipstick brillant.  • I WANNA BE PRESIDENT • Difficile de comprendre comment un mec comme toi a pu être élu, tu penses que ton joli sourire y est pour beaucoup, parce qu’on ne va pas se mentir, tu doutes que ce soit ton don pour les discours, tu sais dire des jolies choses, mais tu n’as jamais été très doué pour lire les discours en public. Mais ils t’ont choisi, toi et la blondinette des jeux vidéos, alors tu prends ton rôle très au sérieux et tu fais de ton mieux pour être … un bon président?  •  TOUCH ME HARD •Le sexe, l’amour, les corps, les coeurs, tous, tu les veux tous. Pas par orgueil, juste parce qu’ils ont tous quelque chose qui te touche. Tu es loin de tomber amoureux de tous ceux qui t’entourent, ton amour se mérite, et tu n’as même probablement jamais aimé de toute ta foutue vie, mais ton corps s’offre sans trop de mal, parce que le plaisir te fait vivre parce que le désir te fait vibrer, que tu aimes quand c’est fort, dangereux, que ça vous mène au bord du gouffre, c’est absurde pour certains, mais c’est un truc qui te tient debout, au même titre que le tabac qui vient pourrir tes poumons jour après jour. Tu n’es pas de ces salauds qui usent de belles promesses, tu dis les choses, j’ai envie de toi, je te veux maintenant, pars pas tout de suite, merci pour cette nuit, on s’appelle.   •  CARAPUCE & SALAMECHE • Carapuce c’est Capucine et ses grands airs, Salamèche c’est toi et ton tempérament de feu. La complémentarité est presque aussi évidente que celles de ses deux éléments entre vous. Elle t’appaise quand tu t’enflammes, tu la fait sortir de son lit quand tu veux la faire sourire, et c’est comme ça que vous parvenez à vous entendre aussi bien. Tu n’aurais pas misé un dollars sur cette amitié, et même si ce n’est pas encore vraiment le cas, il y a quelque chose qui se tisse entre vous, qui fait que tu peux l’appeler carapuce sans t’en prendre une, qu’elle peut te vanner sur tes anneaux dans le nez sans que tu te vexes, c’est bizarre mais c’est vous et finalement, tu as cessé d’y réfléchir parce que tu n’aimes pas te prendre la tête.