Entretien d'intégration Party Hard | ALARIC J. HOLLOWAY

Août 2015 - Première année d'Alaric J. Holloway, deuxième année de Chamya Miller et James Carroll, entretien d'intégration d'Alaric J. Holloway.

House of Fun, Chambre de Chamya. - 14h00.

Je suis Présidente depuis quelques jours seulement, que déjà un des dossiers de candidature me fait froncer le nez. Alaric Holloway... « Oh putain. T'as vu son âge ? » J'ouvre et referme la bouche, en tendant le dossier à James, qui se trouve à côté de moi. « Non, mais sérieux, t'as vu son âge ? » 27 ans, rien que ça... Je reprend le dossier des mains de mon co-président, pour le feuilleter. « Putain, c'est con, il a un bon profil. Visiblement, il connaît Jackie, tiens, ça te permettra peut-être de t'éloigner un peu d'elle, en plus. » Bim, la froideur dans ma voix. Ah, animosité, quand tu nous tiens... mais là n'est pas la question. « Non, sérieux, on fait quoi, de lui ? » Je relis sa candidature, avec un peu trop de passion. Et j'attends l'avis de James. Nous en discutons pendant un bon moment, on peut dire que ce type nous fait réfléchir, au moins. Et puis, finalement, nous finissons par tomber d'accord sur ce qu'on peut lui proposer. « Donc, sûr, on le reçoit en entretien, et on voit si un type de 27 ans, ça peut coller ? » Je n'ai pas l'air très convaincue, mais soit... « Bon, okay. On lui donne rendez-vous, alors. » Je choppe mon téléphone, et écrit un texto au numéro qu'il nous a donné. « Rdv aujourd'hui à 17h dans la House of Fun. » Voilà, court et concis. Et s'il ne se pointe pas, son dossier ne sera tout simplement pas retenu...

House of Fun, Salon. - 17h00.

Installée dans un des canapés avec James, nous attendons Alaric. Et lorsqu'il arrive, je me relève pour aller lui serrer la main. « Chamya Miller. Là-bas, c'est James Carroll. On est les Présidents de la confrérie. Navrée si tu pensais te faire inviter à une soirée, c'est pas le cas. Pas encore, en tout cas. En fait, on voudrait discuter avec toi. Vas-y, installe-toi. » Je retourne m'asseoir à ma place en lui faisant signe de s'asseoir en face de nous. « James, je te laisse lui expliquer ? »

House of Fun, Salon. – 17h00.

Alaric. 27 ans. Je veux dire, je nous trouve bien gentils de lui laisser une chance quand même. Je me demande si les anciens présidents auraient été si conciliants, tiens. Déjà, à 27 ans, on ne fait probablement pas la fête de la même façon que … quand on est jeunes, quoi. Et puis il se passe quoi, s’il décide qu’il a le privilège de l’âge ? Quelle connerie. Toute cette discussion pour en arriver là. Je le suis du regard pendant qu’il vient s’asseoir en face de nous, et hésite à me relever pour lui serrer la main, avant de me dire que de toute façon, s’il est vexé par le manque de respect, ce sera déjà un mauvais point souligné. « James, je te laisse lui expliquer ? » Je me tourne à peine vers Chamya, avant d’avoir un sourire moqueur. Bien entendu, voilà qui l’arrange bien.

Alors. Du tact. Ne pas l’énerver. « On a du mal avec ton âge. » C’était presque ça. Presque. Je soupire légèrement, avant de me concentrer de nouveau sur lui. « Bon, t’es vieux, quoi. Je veux dire, avec ce profil, on t’aurait fait passer la soirée d’inté sans soucis, normalement, mais là, t’es plus vieux que n’importe lequel de nos membres. Et ça risque de poser problème. Enfin non, on est persuadés que ça va poser problème. » Bon, le but n’est pas non plus de le décourager, on se calme. « Vu qu’on a pas voulu refuser pour juste ça, on s’est dit que c’était à toi de nous prouver que ton âge change rien à la donne. Et donc, que ça t’empêcheras pas de faire la fête comme tout le monde, même si tu fatigues probablement plus vite. Et que dans tous les cas, tu nous obéiras si on décrète des trucs, parce que c’est quand même nous les chefs, même si t’as six ans de plus que nous. » Je me réinstalle plus confortablement sur le canapé pour jouer avec la main de Chamya, avant d’avoir un sourire arrogant, histoire de piquer un peu sa fierté. On avait dit qu’on le testait, non ? « Voilà, en gros je crois que j’ai tout dit. Tu as le droit de te défendre. Ou de te casser. »

Je l'écoute, tout à fait sincèrement. Je l'observe, également. Son attitude, pour le moment, ne me déplaît pas. Il marque même quelques points, et je suis plutôt satisfaite de lui avoir laissé une chance de s'expliquer. Je me tais pendant qu'il parle, j'ai envie de le laisser s'exprimer pour me faire une idée sur lui. Qualité d'organisateur, c'est noté. N'aime pas particulièrement faire le ménage, mais peut donner un coup de main, c'est noté également. Et je souris légèrement à la suite. J'apprécie beaucoup cet état d'esprit là.

« Se protéger les uns, les autres, c'est important pour moi. » Autrement dit, tu viens de marquer un point, là, mon grand. « Pour le ménage, on tourne. Tu comprends bien que dans une confrérie où fait la fête six jours sur sept, faut pas que ce soit toujours les mêmes qui se tapent le ménage le matin pour remettre la villa en état pour le soir. Si t'es capable de respecter tes tours de ménage et que tu le fais sans broncher même avec la gueule de bois, ça me va. » J'allume une cigarette, sans quitter Alaric du regard. « On a toujours besoin de gens qui aident pour l'organisation. Mais j'ai un peu peur que t'essaies d'imposer tes idées. Je sais pas si tu serai capable d'accepter d'être contre-dit par des gamins de 21/22 ans, nous en l'occurrence. Parce que faut bien se douter que si on te laisse une chance d'intégrer les Party Hard, tu vas morfler pendant quelques semaines niveau ordre dans ta gueule ; on va vouloir te tester, tu risques de péter les plombs. » Je nous connais assez, James et moi, pour pouvoir l'affirmer. « En fait, pour être plus précise, moi je vais te faire chier pendant des semaines. À grand coup de réveil à l'eau glacée, de « Alaric, tu fais ça, tu te tais. » et autre trucs super sympa dans le genre. » Et je ponctue ma phrase d'un petit rire.

« Franchement, tu vas en chier. T'es prêt à en chier ? » Un petit sourire amusé se dessine sur mes lèvres. Si je l'ai bien cerné, ma petite provocation devrait passer. Sinon, c'est qu'il n'a pas sa place dans la confrérie... d'autant que James n'a pas encore parlé, et que James est le roi de l'arrogance.

Je me relève pendant qu’il parle, à un moment, pour nous servir trois verres du premier alcool qui me tombe sous la main et les reposer sur la table. Ce n’est pas parce que c’est un entretien qu’on n’a pas le droit de boire, après tout. Et puis, s’il n’est pas prêt à siroter un verre au milieu de l’après-midi, logiquement, il n’a pas sa place dans la confrérie. Et puis j’ai soif, de toute façon. Il s’explique, et son argumentation m’arrache un sourire en coin. Il a forcément marqué des points avec Chamya, avec ça. Qualités d’organisation, ménage, respect, se protéger les uns les autres, blablabla. C’est à ma partenaire de prendre la parole, et je sirote mon verre en notant dans un coin de ma tête son début évident d’approbation et sa tentative de provocation.

« Non, à vrai dire, si t’arrives à passer la soirée d’inté, en supposant qu’on te laisse la passer, tu vas prendre cher jusqu’à ce qu’on se lasse. Que je me lasse, en tout cas. C’est pas tous les jours qu’on peut rendre fou quelqu’un qui est bien plus vieux que nous sans qu’il puisse rien y faire, hein. » Je le dévisage sans aucune discrétion, histoire de mémoriser le plus de détails de son anatomie avant qu’il ne parte en nous insultant. « Parce que tout ce qui est se protéger les uns les autres et tout, c’est bien mignon, mais à la limite on l’aurait vu à la soirée d’inté. L’important c’est que tu comprennes que si tu viens, tu vas devoir t’asseoir sur ta fierté quand t’es avec nous. Et on va la tester, ta fierté. Tu vaudras pas mieux que quelqu’un d’autre, et jusqu’à ce que ça perde son charme, tu vaudras même pas mieux qu’un esclave. Notre petit esclave perso. Donc ? » C’était peut être un peu exagéré. Mais bon, au moins, si sa fierté n’a pas été attaquée là, elle ne le sera jamais.