Stella ֍ Aimer, c'est essentiellement vouloir être aimé.

Assise sur le comptoir de la cuisine, mon regard était perdue sur l'homme qui partageait ma vie depuis 10 ans à présent. Bien évidemment, je le faisais sous couvert, visiblement il était plongé dans ses copies. Je savais qu'il m'aurait à tous les coups demandé ce qui se passait car en général quand je dévisageais les gens c'est que j'étais préoccupée. Je n'avais aucun regret sur le fait d'avoir déménager pour Sacramento. À vrai dire, j'aurais très certainement pu le suivre au bout du monde s'il me l'avait demandé. C'était irrémédiablement l'homme de ma vie et pour la première fois depuis notre rencontre j'avais réellement peur de le perdre. Une angoisse était venue s'immiscer dans mon esprit car je savais d'hors et déjà que je ne pourrais pas vivre sans cet homme. J'avais fait un léger sourire tendre avant de sauter de mon perchoir après avoir posé ma tasse. Un petit sourire espiègle sur les lèvres, je savais que je devais le laisser bosser mais il pouvait bien s'accorder une pause... Je m'étais approchée à pas de velours avant de glisser mes mains de chaque côtés de ses épaules et de déposer mes lèvres sur sa nuque. Ok, j'étais consciente que dernièrement ce n'était pas forcément tout rose mais j'avais cédé à mon envie. _ Je te dérange pas plus longtemps. Ma main avait glissé dans ses cheveux avant de me redresser et de partir en direction de la salle de bain. Autre envie...

Allongée dans un bain bien chaud, j'avais laissé la musique doucement envahir la pièce alors que je fermais les yeux malgré-moi. Quand j'étais jeune, jamais je ne me serais imaginée vivre à Sacramento avec un homme comme Nicholas. En réalité, comme bien des petites filles j'avais dans l'idée d'épouser mon père. Faut dire que j'avais des parents extraordinaires, et que j'avais été choyé. Bien évidemment, mes parents m'avaient appris les vrais valeurs et qu'il fallait se donner du mal pour arriver dans la vie. C'est surement pour ça d'ailleurs que j'avais réussi à m'engager dans la filière qui m'attirait le plus à savoir la psychologie. Je le savais déjà alors que j'avais à peine terminé le secondaire. Bosseuse, je mettais donné les moyens pour pouvoir intégrer l'université de Berkeley. À l'époque, on me prenait pour une intello qui avait toujours le nez plongé dans ses bouquins. Enfin, ça ne m'a pas empêché d'intégrer une confrérie et j'ai d'ailleurs fait certaines choses qui me feraient surement rougir de honte aujourd'hui. Heureusement personne n'est au courant même pas mon mari et de toute façon je ne compte pas lui dire après tout,  on a tous nos petits secrets. J'avais ouvert de nouveau les yeux avant de poser mon regard sur la fenêtre. Mes parents étaient restés à San Francisco, c'est d'ailleurs là-bas que j'avais vu le jour. J'aimais cette ville avec ses maisons victoriennes, ses cable cars ou encore le Fisherman's Wharf quartier dans lequel je pouvais me perdre des heures. Je connaissais chaque recoin de cette ville et aujourd'hui ça me semblait tellement loin. J'étais quelque peu nostalgique mais je savais que ça arrivait plus ou moins à tout le monde à un moment de sa vie. Ma mère était toujours psychologue pour le Saint Francis Memorial Hospital alors que mon père lui se perdait toujours autant dans le monde des affaires. Je pensais qu'il auraient fini par se séparer, ils ne se voyaient qu'entre deux rendez-vous mais je suppose qu'ils ont toujours trouvé leur équilibre et que c'est ce qui fait que ça fonctionne encore aujourd'hui. Je voulais exactement la même chose pour moi, et j'ai su le jour où j'ai rencontré Nick que j'allais tout faire pour jouer les équilibristes à la perfection.

Flashback

_ Mais c'est complètement aberrant !!! vous ne pouvez pas... Je ne quittais pas le Professeur Dawson du regard alors que mes mains étaient bien encrées sur mes hanches. J'étais sur les nerfs et à deux doigts de lui sauter à la gorge seulement je n'étais pas persuadée que ce soit la chose à faire même si j'en avais terriblement envie. J'avais quitté le bureau en furie alors qu'un type se trouvait juste derrière la porte. Un coup d'épaule, mon regard dans le sien et ça avait suffit. C'était forcément lui, mon rythme cardiaque s'était accéléré en une seconde. J'avais même pas eu le temps de prononcer le moindre mot qu'il disparaissait derrière cette porte. Ma main avait replacé une mèches rebelles alors que je me mordais la lèvre agacée mais cette fois-ci pas par le Pr Dawson mais bel et bien par cet inconnu que j'avais laissé filer aussi facilement.

Assise en face du bureau, j'avalais une gorgée de mon café attendant que mon inconnu montre de nouveau le bout de son nez. J'étais plutôt déterminée dans la vie et je savais ce que je voulais ou ne voulais pas en général... Pour le moment, c'était faire connaissance avec ce beau brun. Je mettais redressé en entendant la porte du bureau s'ouvrir alors qu'un sourire désolé s'était dessiné sur mes lèvres. _ Je t'ai pris un café, pour me faire pardonner la bousculade de tout à l'heure. Quoi ? Le drapeau blanc pouvait prendre toutes les formes que l'on voulait et c'était la seule chose que j'avais trouvé sur l'instant. _ Désolée, il est un peu froid maintenant. Une légère moue désolée sur mon visage, j'avais soufflé en le voyant l'accepter car après tout il aurait très bien pu passer son chemin sans même dénier m'accorder un regard...

Fin Flashback

Un sourire avait pris place sur mes lèvres, alors que ce souvenir s'imposait à moi. Si c'était à refaire je n'hésiterais pas une seule seconde. Le temps nous a aidé à nous rapprocher même si je savais à l'époque que la différence d'âge entre nous deux était un frein pour Nicholas. Pour ma part, je m'en moquais bien ce n'était pas ce qui m’intéressait le plus chez cet homme. Il a fini par se faire une place dans ma vie et vice versa même si au début j'ai sorti les rames pour lui faire comprendre que j'avais de réel sentiment pour lui. D'ailleurs, j'avais fini par baisser les bras en me disant que ça ne se ferait jamais. Ted était passé par là, un type que j'avais rencontré dans une confrérie, fils à papa complètement fade mais au moins lui m'avait demandé de sortir avec lui.

Flashback

_ Et pourquoi pas ? L'avenir nous le dira. Tu sais, il est... J'avais fait une légère moue de réflexion avant de lever quelque peu les yeux au ciel alors que je tournais le dos à Nick. _ Gentil. Il était pas possible après tout ça ne le regardait pas avec qui je sortais vu que lui ne semblait pas intéressé. J'avais plissé les yeux en l'entendant se moquer de Théodore, on aurait dit un adolescent mais je devais avouer que j'aimais l'entendre rire. J'avais pris mon petit air sérieux, décidé à me venger de lui. _ Il s'appelle Ted. Diminutif de Theodore. Prénom de son père… J'avais repris place à ses côtés sur le canapé avant de rajouter. _ Prénom de son père qui est décédé. Et qu'il n'a pas connu. OK, c'était totalement faux mais je jouais assez bien la comédie quand je le voulais. J'avais amené le goulot de ma bière à mes lèvres pour une boire une gorgée alors que je tentais temps bien que mal de garder mon sérieux devant l'air contrit de Nicholas. _ Dis-moi, ce serait pas une pointe de jalousie que je décèlerais là ? On pouvait toujours espérer après tout on dit bien que l'espoir fait vivre non ? J'aurais pu m'attendre à ce qui allait suivre cependant j'avoue que j'avais été tout de même surprise sur le coup. Ce que j'attendais depuis un long moment à présent était entrain de se dérouler. _ J'ai cru que tu ne te déciderais jamais... Ce baiser serait le premier mais franchement ça valait le coup d'attendre.

Fin Flashback.

Mes doigts s'étaient posés sur mes lèvres alors que je repensais à ce premier baiser. On dit toujours qu'on ne peut pas savoir si ce sera le bon, si l'homme qui occupe toutes vos pensées sera là durant toute votre vie. Moi je sais, ça ne peut être que lui.

J'avais fini par sortir de l'eau attrapant une serviette au passage. Je m'étais séchée au maximum avant de passer de nouveau la porte de la salle de bain vêtue d'une simple serviette enroulé autour de ma taille. Un coup d’œil rapide au bureau pour constater que Nicholas s'y trouvait toujours. J'étais restée quelque seconde à le contempler avant de baisser mon regard et de me diriger vers notre chambre.

Assise sur mon lit, je faisais tourner doucement l'alliance qui se trouvait à mon doigt. Nich m'avait demandé en mariage à peine un an après que l'on se soit mis ensemble. Bien évidemment, j'avais accepté c'était peut être un peu précipité du moins c'est ce que m'avait glissé ma mère à l'oreille. Faut dire que j'étais encore étudiante et l'histoire de l'âge revenait une nouvelle fois sur le tapis. Cependant, j'étais sûr de moi et je n'avais besoin de l'avis de personne pour savoir que tout ce que je désirais c'était épouser cet homme. Tout allait plus bien pour nous, Nick enseignait à L'UCLA et je pouvais voir à quel point ça le rendait heureux. Quand à moi, j'avais obtenu mon diplôme en sortant major de ma promotion. J'avais fini par trouver un local près de Santa Monica qui d'après moi serait parfais pour y ouvrir un cabinet. Que demander de plus ? Tout allait à la perfection cependant ça aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. Le destin se joue de tout le monde, et ça allait être à notre tour de devoir l'affronter.

Flashback.

J'avais entendu la porte de l'entrée, ce qui était plutôt bizarre car Nicholas n'était pas censé rentrer avant deux bonnes heures. J'avais lâché le pinceau que je tenais dans les mains, j'avais dans l'idée de repeindre notre chambre. J'étais pas forcément très douée pour les travaux ménagers mais j'aimais ça alors c'était le principal. J'avais passé ma main sur mon visage pour y déplacer une mèche avant de me diriger vers la source du bruit. _ Tu es déjà rentré ? Je pensais que tu finissais plus tard aujourd'hui ? Mon cœur avait raté un battement quand mon regard s'était posé sur son visage. _ Qu'est-ce qui se passe Nicholas ? Je le serrais dans mes bras en maudissant de tous les noms d'oiseaux ces 3 étudiantes. Je me serais écouté surement que j'aurais déboulé à l'UCLA pour démolir moi même ces petites connes mais pour le moment je devais être là pour mon mari et c'est tout ce qui comptait à mes yeux. Bien évidemment, je n'avais aucun doute sur l'innocence de mon mari, à aucun moment je n'avais cru à cette histoire. J'avais resserré mon étreinte alors qu'une de mes mains passait dans ses cheveux. _ Je suis tellement désolée Nick mais on va affronter ça tous les deux. J'avais déposé un baiser sur ses lèvres alors que mon cœur était brisé de le voir ainsi mais en même temps elle savait à quel point ça rendait Nick heureux de pouvoir enseigner à L'UCLA et un groupe de petite conne venait de lui en priver.

Fin Flashback.

Cette période n'avait pas été simple à gérer car je me sentais parfaitement impuissante face au désarroi de mon mari. Il sombrait sans que je puisse y faire quoi que ce soit pourtant il fallait que je trouve une solution.Cependant, c'est Nick qui allait l'apporter cette solution enfin plus précisément le doyen de l'université de Monroe. Il offrait un poste à Nicholas et pas n'importe quel poste. D'accord, l'université Monroe n'avait pas le prestige de l'UCLA mais en même temps ce n'était pas important. Ce qui l'était à mes yeux, c'était le fait que Nicholas sorte la tête de l'eau et puisse reprendre du plaisir à enseigner. Bien évidemment, il ne m'avait pas fallu longtemps avant d'accepter de déménager pour Sacramento. Après tout, je pouvais très bien y ouvrir un nouveau cabinet.

Légèrement angoissée, j'étais persuadée que tout ce passerait pour le mieux dans cette nouvelle vie. J'avais dispatché les dossiers de mes patients et mis toutes mes affaires en ordre avant de partir. Cela avait été mon tout premier cabinet et je devais avouer que j'étais plutôt fière du chemin que j'avais parcouru. Nicholas avait pris ses nouvelles fonctions quand à moi je cherchais un nouvel endroit pour pouvoir ouvrir mon cabinet. C'était pas toujours simple de faire le bon choix quand on ne connaissait pas la ville mais je restais positive et ce n'était qu'une question de jour voir de semaine avant d'être parfaitement installée.

J'avais enfilé une chemise à Nicholas avant de finalement aller le rejoindre. Il avait assez travaillé pour ce soir du moins j'espérais que ce soit le cas. J'avais passé une main sur ses épaules pour le prévenir de sa présence avant de le faire se reculer du bureau. _ Hum, je crois que vous avez bien assez travaillé Professeur Cavanaugh. Votre femme réclame votre attention, elle commence à ressentir de la jalousie à l'encontre de ce stylo qui ne quitte plus ta main. J'avais pris place à califourchon sur ses genoux alors que je passais mes bras de chaque côté de sa tête. Maintenant que notre vie s'était à présent calmée, j'espérais qu'on pourrait se retrouver car j'avais l'impression que malgré tout, le fait de venir à Sacramento, nous avait en quelque sorte éloigné. J'avais pris possession de ses lèvres avant de finalement tirer quelque peu sur ses cheveux avec un air mutin sur les lèvres. _ De toute façon, si tu veux récupérer ta chemise, il faudra bien que tu viennes la chercher. J'avais déposé un léger baiser sur ses lèvres cette fois avant de me lever et de le laisser là. Après tout, la balle était dans son camp à présent et ça avait toujours été ainsi. J'ai une confiance aveugle en mon mari et c'est d'ailleurs pour ça que je ne m'en fais pas pour cette étudiante qui tourne autour de mon mari... enfin je ne m'en fais pas pour le moment...