Le coeur d'une femme est un océan de secret ▲ Emma L. Wilson

« Je suis née dans les bars, j’y mourais. »

En effet, je suis née dans un petit bar de rue un jour d’hiver, le deux janvier de l’année mille neuf cent quatre vingt dix huit à Sydney. Les raisons ? Ma mère était une prostituée, pas par choix, mais elle en était forcée pour payer le loyer, elle se retrouvait dans le bar qu’elle fréquentait souvent pour se trouver des clients potentiels et c’est prématurément qu’elle accoucha. Oui, elle exerçait encore étant enceinte, pas par choix mais parce qu'elle en était bien obligé pour vivre. Comme quoi, elle était vraiment dans la misère. Je ne connaît pas mon père. Un Américain. C’est tout ce que je sais. Au fait, ma mère est Australienne.

A l’école primaire, je me faisais chambrer sur le fait que je n'ais pas de père. Je me faisais jeter du sable de bac à sable dans les yeux ou encore on m’enfermais dans les toilettes. Est-ce que j'avais choisi de ne pas avoir de père ? C’est comme ça que nous sommes moi et ma mère allées aux États-Unis plus précisément à New York. Pour oublier toutes ses innombrables tortures que je subissais à longueur de journée et finalement, déménager fut la solution. J'avais de bonnes notes, des amis, etc.. Nous avons même réussi à nous enrichir un peu car ma mère avait trouvé un deuxième travail, un travail de jour et ont arrivées plus ou moins à s’en sortir.

A l’âge de mes 16 ans, j’ai rencontré un garçon que je croyais l’homme de ma vie, que je pouvais pratiquement dire que c’était le premier garçon dont j’ai été éperdument amoureuse. Mais la vie en a décidé autrement. Un soir où nous nous étions donné rendez-vous devant un cinéma, j’avais mis le paquet, j’avais fait du shopping l’après-midi pour pouvoir porter mes nouveaux vêtements le soir, je m’étais également beaucoup maquillée, je m’étais coiffée, ma mère m’avait répété « tu es magnifique ma chérie aller file tu vas être en retard », le truc banal des parents. Ainsi prête j’étais partie à pied jusqu’au cinéma qui n’était pas très loin de chez moi. C'est alors que je l'attendais devant la porte d'entrée du cinéma.

Le lendemain matin tout était fini, il n’était plus de ce monde. Un stupide accident de voiture qui lui avait coûtait la vie. Quand je m’étais réveillée après tout ça, j’ai pensé que j’avais juste fait un cauchemar horrible mais quand j’ai enfin vu les têtes de ma mère j’ai pris conscience que c’était tristement la vérité. J’ai passé des semaines enfermées dans ma chambre à ruminer, ruminer, ruminer… J’avais l’impression d’être devenu muette à force de ne plus parler même à mes proches mais c’était qu’une impression parce-que je pouvais bel et bien parler, par contre j’aurais voulu être sourde pour ne pas connaître cet accident, mais il avait bel et bien existé et j’avais même été la première informée.

Ainsi quelque temps après, ma mère a décidé de déménager de nouveau pour m’aider à me reconstruire dans une autre ville, ne plus voir ce fichu cinéma de la rue d'à côté... C'est pour cela que nous nous sommes installées à Sacramento en Californie. J’y ai rencontré un homme d’une trentaine d’années. Nous avons beaucoup parlé ensemble, il a essayé de me faire remontrer la pente. Ainsi, j’ai pris conscience avec cet homme que la vie vaut la peine d’être vécue, même si je traverse encore des moments douloureux. Depuis cet accident, j'ai plutôt enchaîner les histoires sans lendemain. Nous nous sommes surtout installés ici parce que quand j'ai reçu la lettre d'admission pour l'université, j'en suis pas revenue même si je suis plus ou moins une bonne élève. Nous n'avons pas choisi ça au hasard. Ma mère elle en tout cas, était bien ravie. J'avais choisi le cursus sportif parce que depuis toute petite, j'adorais faire du sport bon pas tous les sports quand même, mais beaucoup le plaise et me détende, c'est plus une passion qu'autre chose. Je ne suis pas une fille difficile question alimentation, je mange à peu près de tout, vous allez peut-être trouver ça bizarre mais je ne supporte pas le lait, j'en bois jamais même avec des céréales, c'est comme ça. Il m'arrive beaucoup de stresser pour un rien, dans c'est cas là, je mange mes ongles. On m'a souvent répété que j'étais plutôt une jolie fille, et j'avoue que quand c'est utile, j'en profite bien pour avoir ce que je veux. Je fais toujours ce que je peux pour obtenir ce que je veux, alors j'utilise tout ce que je peux.

« Parce que la vie est un jeu, et qu'il faut la jouer à fond. »