Elle baissait les yeux d'un air anxieux. Le dos collé contre le tableau noir, elle triturait nerveusement la craie sans oser écrire quoique ce soit au tableau. Elle jetait quelques coups d'oeil paniqués à ses camarades de classe, qui d'un large sourire moquer venaient à s'esclaffer. Ce n'était pas méchant. C'était drôle. Drôle parce que la petite Sofia était apeurée devant la posture imposante du professeur. Le soir, elle rentrait enfouir son nez rougi par les pleurs dans l'épaule de sa grande soeur Angelina. Celle-ci passait doucement le plat de sa main sur la chevelure brune de sa cadette:
“
Tout va bien, Sofia... Tu sais quoi? Je vais t'emmener dans un lieu magique.
- Où ça?, hoquetait-elle d'une voix sanglotante,
- Surprise. ”
Ce fut donc main dans la main qu'Angelina entraînait sa jeune soeur, saisissant fermement les clés de ce lieu dit magique. Deux portes immenses, semblant d'acier, se confrontaient devant la fine silhouette de Sofia. D'un geste bref, elles poussèrent en choeur la porte et s'aventurèrent dans des gradins. Une vaste étendue de gazon artificiel s'étendait devant ses yeux ébahis. Les sièges déserts étaient innombrables, si bien que Sofia y perdait son regard. Désignant des cages au filet soigneusement tendu, la grande brune présenta la situation à la benjamine:
“
C'est ici que papa travaille, tu vois. Il donne des cours de foot. C'est beau, hein? Je savais que ça te plairait, toi qui aime tant courir... Si les cours, c'est pas ton truc, tu as le sport ma cocotte. ” conclut-elle en tapotant le haut du crâne chevelu de l'enfant.
Ca y est. Sofia avait trouvé sa vocation. Le sport était fait pour elle, et elle était faite pour le sport. Pour les sensations, pour l'extrême, pour la chaleur, pour le froid, pour la douleur, pour l'intensité. Pour le frisson.
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Alors, ils vécurent heureux dans la villa des RunFast, confrérie dont ils furent par la suite les présidents... Mais ce n'était pas la fin. Monroe leur réservait encore bien des tours.