Sujet: Forgive and forget. ▬ Jamya. Mer 10 Aoû - 16:20
Forgive and forget.
Chamya feat. James
« Il n’y a rien de plus égoïste que le pardon. »
21 août 2016, Monroe University.
Plus d’une semaine était passée depuis cette nuit stupide où tout était redoutablement parti en couilles entre Chamya et moi. Plus d’une semaine. Je ne crois pas qu’on ait déjà passé autant de temps sans s’adresser la parole. Non pas que ça me dérange beaucoup. Non. Elle l’a cherché, après tout. Et puis c’est de sa faute. Une semaine, ce n’est pas grand-chose. Elle ne doit pas compter les jours, elle. Et puis, moi non plus, d’ailleurs. Ce serait stupide. Complètement stupide. Autant que de penser qu’elle m’évite. Ou de l’éviter inconsciemment. Et puis, c’est elle qui a quitté ma chambre, la dernière fois. Elle n’avait qu’à pas avoir peur, aussi, quelle idée. Je ne lui aurais pas fait de mal. Pas trop, en tout cas. Probablement. Toujours est-il qu’elle n’avait pas le droit de fuir comme ça, ça pourrait être vexant, mine de rien. Peu importe. Elle est partie, c’est son problème, c’est à elle de se rattraper. C’est à elle de revenir vers moi. Une semaine, ce n’est rien. Je peux attendre. Je peux attendre un an s’il le faut. Bien sûr que oui. Elle ne me manque même pas vraiment, de toute façon. En augmentant un peu les doses et en rallongeant les soirées, j’y fais à peine attention. Le fait que je passe mon temps à la chercher du regard ne veut absolument rien dire. Le nombre de fois où je me suis retrouvé devant la porte de sa chambre à éviter d’y frapper non plus. Je suis plus fort que ça. C’est à elle de s’excuser. Et puis de toute façon, même si je voulais, j’ai l’impression de ne pas réussir à la croiser dans la House of Fun, en ce moment. Peut être que quand on ne se cherche pas, on ne se trouve pas. Ou peut être que ça a quelque chose à voir avec le fait que pendant qu’elle continue à aller en cour, je me contente de faire durer les soirées plus longtemps, et que du coup nos journées sont en décalé. Ou alors elle me fuit vraiment. Mais non enfin, James, ne soit pas parano. C’est absurde. Comme si elle pouvait faire ça. Non, j’attendrai qu’elle revienne s’excuser en pleurant, je m’en fiche. C’est à elle de régler ça.
Pourtant, je me lève plus tôt que d’habitude, et sans bien comprendre – ou vouloir comprendre – pourquoi, je me prépare comme pour aller en cour, sans avoir aucunement l’intention d’y aller, et me retrouve presque caché au niveau des casiers du bâtiment principal. Qu’est ce que je fous là ? Pourquoi est-ce-que je guette les allers et retours des élèves ? Pourquoi est-ce-que je cherche des étudiants de troisième année d’art ? Je ne suis certainement pas là parce que c’est le dernier endroit où je n’ai pas essayé de croiser Chamya. Certainement pas. Je n’en suis pas là. De toute façon, c’est à elle de faire le premier pas. Pas à moi. C’est elle la coupable, dans cette histoire. J’ai une fierté, tout de même. J’entends sa voix, que je reconnaîtrai entre mille, à l’autre bout du couloir, et comme un réflexe stupide, je me laisse tomber de la table sur laquelle je m’étais assis pour me jeter dessous. Ah, c’est malin ça. Je dois avoir l’air fin, comme ça, caché sous une table. Abruti. Je soupire de dépit en suivant les jambes de ma meilleure amie du regard, et ferme les yeux quand je les ai vues plantées devant son casier. Je m’assois en tailleur, en essayant de me raisonner, en priant pour que ça prenne suffisamment de temps pour qu’elle soit partie quand je rouvrirai les yeux, mais le bruit de son casier qui se referme me fait automatiquement sortir de ma cachette de fortune, et je fais un pas vers elle pour qu’elle remarque ma présence. Mais non ! C’était à elle de revenir la queue entre les jambes, pas à moi. Fais chier. Volonté : 0.
« Euh … » J’en ai marre de ne pas dormir ? J’aimerai bien qu’on arrête de se fuir ? Je veux qu’on redevienne comme avant ? Je n’ai plus envie de te tuer ? « Je suis désolé. » Absolument pas. Elle l’a cherché. Non mais oh. Ce n’est pas de ma faute. Je tripote légèrement mes mains, comme si ça pouvait m’empêcher de dire encore plus de trucs stupides. Bien évidemment, c’est un échec cuisant. « Je ne voulais pas … te faire peur. » En soi, si, un peu. Enfin, ce n’était pas le but premier, mais je dois avouer que sur le coup, ça m’a fait du bien. Bon, maintenant, un peu moins. « Tu me manques … » ... Oui, bon, donc en gros, ma fierté, je me la met où je pense, quoi. Merci beaucoup. Je soupire légèrement, en essayant de faire un nouveau pas vers elle. Ne recule pas. Arrête d’avoir peur. Je ne veux pas que tu aies peur de moi. « C’est … c’est pas grave si tu fais ta vie sans rien me dire. Enfin, si, t’es une connasse, mais c’est pas si grave que ça. T’as qu’à … t’as qu’à faire ce que tu veux. De toute façon, avec un peu de chance, t’arriveras pas à assumer la désintox, et tu redeviendras normale. Ca ira mieux, là. Mais je … Je vais pas te faire de mal. Promis. Alors arrête de ... arrête de vivre loin de moi. C’est pas pareil, sans toi. » Au moins, je suis un tout petit peu honnête. Ridicule et émasculé au possible, mais un peu honnête. « T’as qu’à … disons que si tu t’excuses, je te pardonne, et on en parle plus. » Ca m’a quand même un peu arraché la gorge, dis donc. Je devrais arrêter d’aimer les gens, c’est pas très bon pour mon égo. Allez, Chamya, excuse-toi, pleure un peu, et c’est réglé. Cette histoire a déjà bien assez duré. J’allume une cigarette nerveusement, en décidant de planter mon regard au niveau de son cou, en attendant ses excuses. Surtout, ne pas la laisser repartir. Je ne peux pas vraiment me permettre de ravaler ma fierté deux fois. J’ai fais le premier pas, déjà, c’est suffisamment frustrant comme ça.
Dernière édition par James Carroll le Sam 20 Aoû - 17:56, édité 1 fois
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Sujet: Re: Forgive and forget. ▬ Jamya. Jeu 18 Aoû - 17:10
FORGIVE AND FORGET
- JAMES CARROLL — CHAMYA MILLER -
“Oser et faire. Il est plus facile de demander le pardon après, que la permission avant.”
Plus d'une semaine. Plus d'une semaine que j'évite James, que je fais tout pour ne surtout pas me retrouver face à lui. Plus d'une semaine. Il me manque. Je crois qu'il me manque. Mais je sens encore ses doigts autour de ma gorge, je vois encore sa colère, son instabilité... C'est à lui de régler ça. C'est à lui de venir s'excuser, s'il veut que les choses s'arrangent. Ce n'est pas à moi de m'excuser, alors que c'est lui qui a failli me tuer. C'est à lui de faire le premier pas. C'est à lui d'arranger les choses... mais je suis presque convaincue qu'il pense l'inverse. Après tout, il me fuit, non ? Il fait tout pour m'éviter, lui aussi. On ne fait que se croiser, sans même prendre la peine de s'adresser un regard. Ou disons que je le regarde quand il ne me regarde pas... est-ce qu'il fait la même chose ? Il me manque. Je déteste ce fait, je devrais le détester, je devrais ne plus avoir envie d'entendre parler de lui, mais à la place, il me manque. Et ça n'a aucun sens. Quoi qu'il en soit, je vais encore devoir passer une journée sans lui. Une énième journée sans lui. Le temps commence à être sincèrement long. Et comme pour essayer de l'oublier, je me concentre sur d'autres personnes, sur des bouche-trous dont je me rappelle à peine les prénoms. Et ma journée commence exactement comme toutes les autres journées. Je me lève, je me prépare pour aller en cours, je rejoins mes bouche-trous, et nous allons aux casiers ensemble pour que je puisse récupérer les choses que j'y ai laissé. Ces journées commencent à me lasser... La vie universitaire est lassante, sans James. Il n'y a même pas de vie dans la conversation banale et sans intérêt que j'ai avec une fille toute aussi banale et sans intérêt qui m'accompagne...
Je referme mon casier, m'apprêtant à aller en cours, mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Non, parce que je vois une masse de cheveux blonds et bouclés qui arrivent vers moi après être sorti de sous une table... et je ravale un sourire amusé. Ne pas sourire. Rester sérieuse. Je suis heureuse de le voir. Je n'ai jamais été aussi heureuse de voir quelqu'un, même si mes jambes me font légèrement reculer malgré moi. Arrête, Chamya, c'est ridicule. Si James avait voulu me tuer, il l'aurait fait. Mais il ne l'a pas fait. Et il me manque. « Euh … » Ah oui, l'éloquence même. Ne pas sourire, ne pas sourire, ne pas sourire... « Je suis désolé. »« Menteur. » C'est sorti tout seul, comme une balle. Juste avant que je ne me mordille la lèvre en détournant légèrement le regard. « Je ne voulais pas … te faire peur. » Je lâche un léger rire froid. « Tu voulais quoi, alors ? Me tuer ? » Oh bordel, je ne peux pas me taire et juste lui sauter au cou et le serrer contre moi ? « Tu me manques … » Je déglutis légèrement, et détourne complètement le regard. J'espère qu'il est sincère. Au moins sur ça. Sur le reste, je m'en fous... Mais je veux lui manquer. Je le vois faire un pas vers moi, et je me fige en forçant mon corps à ne pas prendre la fuite. Je ne veux pas avoir peur de lui. Je l'écoute parler, j'essaie de faire le tri entre ce qu'il pense et ce qu'il dit juste pour que je ne fuis pas. Ne pas sourire. Ne pas fondre en larmes et lui dire qu'il me manque énormément. J'ai plus de fierté que ça. « T’as qu’à … disons que si tu t’excuses, je te pardonne, et on en parle plus. » Un rire m'échappe un peu trop brusquement, et je le stoppe immédiatement. Ne pas rire... Oh et puis merde ! Il me manque. Jamais personne ne m'a autant manqué, sauf mon père peut-être... Alors ma fierté, je vais probablement me la mettre bien profondément où je pense. Il est plus important que ma fierté.
J'hésite un peu. Juste un peu, peut-être une minute, avant d'avancer vers lui et de le prendre dans mes bras en le serrant contre moi comme si ma vie entière en dépendait. « Gros con. » J’enfouis mon visage dans son cou, et je ferme les yeux, en le serrant de façon encore un peu plus possessive contre moi. « Je m'excuserai pas, t'es un gros con. » Même si ma vie en dépendait, je ne le lâcherai pas. C'est hors de question. « Tu me manques. T'es un gros con, mais tu me manques. Mais t'es un énorme con. » Je recule à peine, juste pour enlever mon visage de son cou et pour lui prendre un long baiser désespéré. « Je te déteste. » il sonne comme un « Je t'aime. » probablement parce que c'en est un déguisé. Je ne sais même pas si j'ai peur de lui. Je crois que je le connais beaucoup trop bien pour ne plus avoir peur de lui. J'ai eu peur, sur le coup... mais maintenant ? C'est idiot d'avoir peur de l'homme de sa vie, non ? Je veux juste le retrouver. Il me manque...
Sujet: Re: Forgive and forget. ▬ Jamya. Sam 20 Aoû - 17:54
Forgive and forget.
Chamya feat. James
« Il n’y a rien de plus égoïste que le pardon. »
Je sens mon coeur se serrer un peu en la voyant faire un pas en arrière, mais j’essaie d’ignorer ce fait pour continuer de faire ce que je ne voulais pas faire ; le premier pas. Et puis de toute façon, c’est probablement logique qu’elle ait peur de moi, maintenant. Quoique. Non, d’ailleurs, non, elle ne devrait pas avoir peur de moi, elle devrait être reconnaissante que je n’ai pas plus serré que ça alors qu’elle m’avait utilisée comme un pantin, déjà. J’ai fais ce que n’importe qui aurait fait. Probablement. Peu importe, toujours est-il que je n’ai rien fait de mal, moi. A part me laisser manipuler comme un abruti. L’amour, c’est vraiment une belle connerie. Oui, certes, c’est bien, quand tout va bien, et qu’on est tous les deux, et qu’on rit. Mais sérieusement, la plupart du temps c’est juste un énorme fouillis où quelque chose ne va pas, et à cause de quoi tout notre monde part en lambeaux. C’est un peu comme une maladie, en fait. Une maladie vicieuse qui vous fait croire que tout va bien aller tout en vous donnant envie de rester caché sous votre couette un peu plus chaque jour. On aurait dû être stupides, tous les deux. Les gens stupides amoureux ont l’air heureux. Ils se tiennent la main, ils se font des bisous ridicules, ils sourient tout le temps, ils ont des projets d’avenir ensemble ennuyeux à mourir, ils n’ont besoin de rien, ils n’ont pas d’histoires compliquées, ils ne se manipulent pas pour coucher l’un avec l’autre, ils ne s’empêchent pas de s’entretuer, et ils n’ont pas de premiers pas à faire pour s’excuser. Je les déteste tellement, en ce moment précis, alors que j’essaie de trouver les mots pour qu’elle revienne, qu’elle arrête de fuir, et qu’elle me lance un « Menteur. » moins agréable qu’un coup de poing. Peut être que c’est de ma faute. Peut être que je n’aurais pas dû la laisser me connaître si bien. Il faut avouer que maintenant que c’est le cas, des excuses, c’est un peu compliqué. Comment on est censés s’excuser quand l’autre sait qu’on ne regrette pas le moins du monde ? Saleté de complicité. A cause d’elle je ne pourrais probablement jamais manipuler Chamya. Ca m’aurait facilité la vie. « Tu voulais quoi, alors ? Me tuer ? » Un soupir m’échappe. Au fond, je sais qu’elle ne croit pas ça. J’espère qu’elle est consciente que je l’aurais fait si c’était le cas, tout de même. J’ai une fierté, même si elle s’est fait la malle en cet instant précis. « Oui voilà, bien sûr, je vais tuer la seule personne que j’aime, ça pourrait être rigolo. »Ce n’est peut être pas vraiment le moment de jouer au sarcasme, James. Je ravale ma fierté de nouveau, histoire de dire la vérité, cette fois. De lui dire qu’elle me manque. De lui dire que les journées sans elle ne valent même pas la peine d’être vécues entre deux mots. De vouloir sortir tous ces trucs stupides qu’on lit dans les romans à l’eau de rose en détestant le fait que ce soit la vérité. Elle ne recule pas, cette fois, et un battement de mon cœur me murmure que peut être, elle n’aura pas peur de moi éternellement. Si quelqu’un peut faire ça, c’est bien elle, après tout.
Son rire résonne dans mes tympans, et je dois avoir l’expression la plus stupide du monde tellement je suis ébahi. Je ne pensais pas que ce serait aussi simple que ça. J’étais près à me prendre des coups ou à crier, pourtant. La minute qui suit est probablement la minute la plus perturbante de ma vie, puisque je la regarde hésiter sans comprendre quoique ce soit à ce qui est en train de se produire. Est-ce-que c’est là, le moment où elle doit prendre une décision et que je ne peux rien faire ? Ce n’est pas très agréable. Et si elle m’envoie bouler ? Si j’ai été trop loin, cette fois ? Si c’est irréparable ? Non, enfin. C’est stupide. Ce n’était pas si grave que ça. Elle est plus intelligente que ça, elle sait très bien qu’elle ne craint rien, elle sait très bien qu’elle me manque … Alors pourquoi est-ce-que j’ai aussi peur ? L’odeur de ses cheveux attaque mes narines, et je sors de mon introspection pour constater qu’elle est actuellement en train d’essayer de m’étouffer. « Gros con. » Un petit rire beaucoup trop soulagé s’échappe de mes lèvres, et j’envoie bouler ma fierté en Amazonie en passant mes bras autour de sa taille pour la serrer un peu plus contre moi. « Je suis né comme ça, ça veut pas dire que j’ai pas le droit à des excuses, connasse. » Je souris un peu plus en sentant ses lèvres contre les miennes, et je les y remets juste après avoir entendu sa déclaration de haine. « Je te donnerai des cours de mensonge, tu me fais honte. » Je me fiche qu’elle ne s’excuse pas. De toute façon, aucun de nous ne s’excusera, parce qu’on est tous les deux persuadés de ne pas avoir à le faire. On ne verra jamais les choses de la même façon. Et ce n’est même pas grave. Si on était comme ces abrutis heureux, notre vie serait d’un ennui mortel.
Je me recule un peu, pour pouvoir la regarder, et je viens mécaniquement arranger sa coiffure mise en pagaille par notre embrassade. « T’es laide. » Moi aussi, je sais faire les déclarations déguisées, après tout. Et puis, ce n’est pas comme si qui que ce soit pouvait penser sincèrement que Chamya était laide, alors que personne ne lui arrive à la cheville, après tout. « Je voulais pas te faire de mal, abrutie, je voulais juste t’apprendre la vie. Et puis sois pas drama queen, t’as même pas de marque, j’ai pas dû serrer si fort que ça. La prochaine fois que tu comptes m’utiliser sans prendre en compte le fait que j’ai un droit de oui ou non, dis le, ça évitera que je te marque pour de vrai. » C’est peut être un peu trop tôt pour plaisanter sur ça. Pas alors que je ne sais pas si elle a encore peur de moi ou non. C’est un peu pour ça que je l’évitais, après tout. En plus du fait que je savais très bien qu’en la voyant je reviendrai la queue entre les jambes comme un imbécile, bien entendu. Je n’ai pas envie qu’elle ait peur de moi. Quand on a peur on s’éloigne. Je déglutis un peu, en jouant avec une des mèches de ses cheveux, défaisant la coiffure parfaite que j’avais réussi à atteindre, et je me force à prendre un ton léger avant de parler. Ma fierté a pris suffisamment cher, je n’ai pas besoin de me comporter comme un gros faible en plus. « Du coup t’as aucune raison d’avoir peur, tu peux arrêter maintenant. T’as le droit. »S’il te plaît. Je ne peux pas me permettre de perdre Chamya. Je ne peux pas me permettre de la laisser s’éloigner. Je ne peux pas me permettre de la voir partir. Pas elle. Pas si tôt. On a encore des choses à vivre. Je suis sûr qu’on a encore des choses à faire ensemble. Elle ne peut pas partir. Pas avant d’avoir quelque chose ou quelqu’un vers qui aller. Je ne suis pas prêt. Je déglutis de nouveau, sans faire attention, alors que l’image de ma meilleure amie – petite amie – qui se détourne de moi pour quitter la pièce se forme dans mon cerveau, et ma main vient chercher la sienne pour la serrer un peu trop fort sans m’avoir demandé la permission. « T’es pas en retard en cour, Miss Studieuse ? » Je n’ai pas envie d’entendre sa réponse. Je n’ai pas envie de savoir. Je n’ai pas envie qu’elle me dise qu’elle ne peut pas s’empêcher d’avoir peur. Je n’ai pas envie de réaliser qu’elle va partir plus tôt que je ne m’y attendais. Alors autant changer de sujet. Autant parler de choses qui n’intéressent personne. Autant se voiler la face, tant que je le peux encore.
Sujet: Re: Forgive and forget. ▬ Jamya. Dim 2 Oct - 14:08
FORGIVE AND FORGET
- JAMES CARROLL — CHAMYA MILLER -
“Oser et faire. Il est plus facile de demander le pardon après, que la permission avant.”
On redevient normaux, hein ? On redevient nous ? Là, dans les bras l'un de l'autre, c'est là qu'on se sent le mieux, n'est-ce pas ? Et je ne peux pas vivre sans lui, de toute façon... J'ai l'impression d'être soulagée, alors qu'il parle, que je le sens contre moi, qu'il me recoiffe. « T'es laide. » Je souris tout doucement. « Menteur. » Je lui glisse ce mot en revenant chercher doucement ses lèvres. Il m'a manqué. Je le sens encore plus vivement maintenant qu'il est devant moi ; il m'a manqué. Il parle. Il parle de ce qui s'est passé l'autre soir, de ses doigts autour de ma gorge. Il en plaisante, un peu, et ça me colle des frissons désagréables, mais je me force à sourire. Je ne veux pas avoir peur de lui. Je sais qu'il est impulsif. Je sais qu'il est psychopathe. Mais je sais aussi qu'il tient à moi. Et si j'ai peur, je rejouerai au jeu d'Esther qui l'a abandonné quand il était petit parce qu'elle avait peur, elle aussi. Je ne veux pas faire comme Esther et l'abandonner. Alors je viens juste caresser sa joue doucement. C'est compliqué de répondre quelque chose par rapport à ce qu'il s'est passé. Parce que ça continue encore de me réveiller la nuit. Alors, je préfère ne rien dire. Par pour le moment. Je peux le pardonner, mais je ne peux pas formuler ce fait. C'est un peu trop tôt, trop frais dans ma mémoire.
« Du coup t’as aucune raison d’avoir peur, tu peux arrêter maintenant. T’as le droit. » Mon regard glisse dans le sien, et je souris. « J'ai pas peur, gros abruti. » C'est ma façon de lui dire que je ne veux pas avoir peur. Parce que, bien sûr que j'ai encore peur. Il aurait pu me tuer. Mais je veux retenir qu'il ne l'a pas fait. Je sens sa main qui serre la mienne un peu plus fort. « Ça va aller, maintenant. Je pars plus. J'ai eu peur sur le coup, mais c'est bon, maintenant. » Je veux le rassurer. Juste le rassurer. Je ne veux pas qu'il ai peur que je l'abandonne, je crois. « T’es pas en retard en cour, Miss Studieuse ? » Je ris à peine. L'art et la manière de changer de sujet. J'ai bien envie de rentrer dans ce jeu là, et j'acquiesce. « Si. Et d'ailleurs, je vais y aller. Je termine à midi, tout à l'heure, on mange ensemble ? Et on passe la soirée tous les deux ? » Comme avant tout ça. Comme on en avait l'habitude, avant. Je crois qu'on en a besoin tous les deux. En tout cas, je crois que j'en ai besoin, moi. Je veux retrouver mon meilleur ami, parce que sans lui, il y a un vide énorme dans ma vie. L'envie d'être avec lui est bien plus puissante que la peur, de toute façon. Il s'est laissé emporter, mais maintenant, ça ira... Il comprendra pourquoi j'ai fais tout ça. J'espère qu'il le comprendra...
Sujet: Re: Forgive and forget. ▬ Jamya. Dim 2 Oct - 21:02
Forgive and forget.
Chamya feat. James
« Il n’y a rien de plus égoïste que le pardon. »
Elle reste dans mes bras, et je crois que c’est tout ce qui importe. Plus que tout ce bordel, plus que ma peur stupide, plus que la sienne, plus que ce qu’il s’est passé. Elle reste contre moi. Et je me sens mieux, quand elle est là. Tout va redevenir comme avant, et tout cela ne sera qu’un mauvais souvenir. De toute façon, la seule chose qui change, c’est qu’elle essaie d’arrêter la drogue, mais elle n’y arrivera pas. Je ne la laisserai certainement pas y arriver, dans tous les cas. Elle ne quittera pas mon monde. « J’ai pas peur, gros abruti. » Je souris doucement en captant son regard, et pose un nouveau baiser au coin de ses lèvres. C’est peut être un mensonge, mais c’est un mensonge que je suis prêt à gober sans me poser de question. Je n’ai plus envie de penser à tout ça. Je veux qu’on retourne à la relation qu’on avait, celle où on n’avait pas besoin de réfléchir, celle qu’on avait avant d’être en couple. Avant que l’amour mette son grain de sel et complique tout. On était heureux, avant. Je crois qu’on était heureux. Je crois que je suis heureux quand on est comme ça. Elle parle de nouveau, et ses mots créent une petite chaleur dans mon estomac, comme pour me signaler qu’elle ne partirait pas de sitôt, que notre temps n’était pas encore compté. Notre relation est plus forte que ces incidents. C’était un mauvais moment à passer.
J’acquiesce doucement à ses questions, et la laisse à peine partir juste pour pouvoir la retenir et lui prendre un nouveau baiser. « Je repars au lit. Je serai en retard, donc je te mettrai en retard pour tes cours de l’aprèm. T’as pas ton mot à dire j’en ai rien à foutre. Bon cour. » Je relâche sa main à contrecœur pour la laisser partir, en riant légèrement, et attend qu’elle soit hors de ma vue pour quitter le bâtiment et rentrer à la villa. De toute façon, toutes les relations ont des hauts et des bas, je suppose. On n’avait jamais vraiment eu de bas à proprement parler, c’est pour ça qu’on a tout pris aussi violemment. Mais c’est fini, maintenant. Et on a attaqué tellement fort sur les bas que, après tout, que pourrait-il bien arriver de pire, maintenant ? Oui, on est hors de danger. Rien de pire que ça ne peut nous arriver. On peut être heureux, maintenant. Elle ne fera plus quelque chose d’aussi stupide, et je n’aurais plus de raison de m’emporter aussi violemment. De toute façon, elle ne peut rien faire de plus stupide que ça. Je crois. J’espère.