Sujet: Mémoires d'un Immortel [Story by Cissy] Mar 19 Juil - 20:34
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MEMOIRES D'UN IMMORTEL
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PROLOGUE
"A mon fils, Price de la Combe-aux-Loups, qui voue sa vie à des lendemains glorieux, pour une cause aussi noble que servir notre roi et garantir la prestance de notre lignée. Puisses-tu, si tu le désires, retracer entre ces pages, le parcours de ta destinée."
Aude de la Combe-aux-Loups, née de Montardent,
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Sujet: Re: Mémoires d'un Immortel [Story by Cissy] Mar 19 Juil - 20:36
12 octobre 1323,
Me voilà en possession de ce magnifique ouvrage vierge à la couverture si unique. Ma mère, Aude, Comtesse de la Combe-aux-Loups, l'a fait faire spécialement pour moi et pour ce jour. Elle l'avait envoyé au château tout en demandant à mon maître, le Seigneur Cillion de Clairval, de me le remettre aujourd'hui. Je viens à peine de finir mes tâches de la matinée et m'accorde désormais un peu de temps pour m'adapter à ces pages blanches que je m'apprête à remplir jusqu'à mon dernier souffle. Je veux assouvir la volonté de ma génitrice sur cet original présent de mon quatorzième anniversaire.
Mais là n'est pas la seule raison d'une telle offrande. Aujourd'hui est un jour bien particulier pour moi. C'est même un jour encore plus important que celui où je suis devenu page au service du Seigneur de Clairval. En effet, dans moins d'une heure, tout au plus, je serais nommé écuyer à mon Seigneur. Un pas de plus vers la gloire, la dernière étape avant de devenir chevalier ainsi que de rejoindre mon père dans les hauts rangs. L'excitation monte en moi, comme celle d'un homme avant la bataille. Je suis prêt.
C'est comme si je changeais de vie, que je renaissais. Je n'oublierais pourtant jamais mes premiers pas ici.
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Sujet: Re: Mémoires d'un Immortel [Story by Cissy] Jeu 21 Juil - 16:17
Moi, Price de la Combe-aux-Loups, suis fils héritier du Seigneur Adran, Comte de Bourgogne et d'Aude. Frère de sang de Volusion, mon cadet. Notre famille domine le Comté de Bourgogne depuis des générations. Comme mon père avant moi, j'ai toujours été destiné un jour à devenir maître de ces terres à mon tour, dominant Volusion par le droit d'aînesse. Il ne m'en a jamais tenu rigueur. C'est dans l'ordre des choses. Nos venues au monde ne sont séparés que d'un an et quatre mois. Mère m'a déjà raconté à quel point il lui avait été difficile de lui donner la vie. Par une nuit glaciale, un vingt et un février, souffrante d'une forte fièvre, elle agonisait dans ses draps et hurlait à défier les loups du Morvan. Si le Ciel n'avait pas été là ce soir pour elle, je n'aurais sans doute jamais eu de frère et plus de mère. Père avait prié la nuit entière. Dieu lui avait accordé son voeu. Et Volusion naquit. Il devint la seconde fierté de la famille. Une nouvelle âme pour parfaire la magnificence du royaume. Ma naissance n'avait pas posé autant de problème, si ce n'était aucun. Mère dit que c'est là une preuve supplémentaire de mon grand destin.
"Il est né sous une bonne étoile. Sa vie sera forgée dans la grandeur", avait-elle dit.
Elle n'a jamais pour autant délaissé mon frère. Ce dernier étant né faible, elle s'était battue pour garantir sa survie. Elle avait dit qu'elle ne pouvait pas avoir enduré toutes ces souffrances pour voir son fils finalement la quitter si tôt. Mais Volusion s'est endurci et lorsque nous nous sommes séparés, il était comme moi : prêt à accomplir toutes les épreuves. Même si un an nous décale, j'ai toujours essayé d'être digne de la responsabilité d'être l'aîné.
Adran de la Combe-aux-Loups, mon père, est pour moi le modèle à suivre, et à devenir. C'est un homme admiré de la noblesse, félicité de la royauté et craint par quiconque aurait envie de nuire au Comté de Bourgogne, tout comme au pays entier. Il est de toutes les batailles, de toutes les guerres, de toutes les campagnes. Je ne connais de lui que le Comte, le chevalier, l'homme d'arme, le maître. Jamais en tant que père, ou homme au foyer. Lorsque je vivais au château de la Combe-aux-Loups, j'étais trop jeune pour comprendre une telle absence et ignorance de la famille venant de sa part. Mon frère et moi avons été élevés par mère et ses dames de compagnie. C'est pour apprendre les responsabilités d'un vrai seigneur que j'ai été envoyé ici, il y a aujourd'hui sept ans de cela. Mon départ pour le domaine de Clairval a fait partit des rares instants où j'ai pu voir mon père. A sept ans, on a du mal à quitter le nid familial. Volusion avait redouté ce jour car il savait que l'année prochaine, ce serait son tour. Ne l'ayant pas vu ici, père a dû l'envoyer ailleurs. Cela m'a attristé. J'aurais tellement pris plaisir à suivre ma formation avec lui.
"Ceci est ton véritable premier pas dans la vie mon fils. Fais la fierté de ton père."
Les premiers vrais mots que mon père m'a accordé ce jour-là. Ils ont scellé mon destin.
J'ai été envoyé dans le Comté de Gascogne, chez le Comte Cillion de Clairval. Son domaine se situait aux pieds des Pyrénées, au abord du gave d'Oloron, non loin de Pau, d'Orthez et de Bayonne. Une poignée d'hommes m'avaient accompagné. A dos de palefroi, le voyage à travers le pays avait duré plusieurs jours. Mais impossible pour moi de vous dire aujourd'hui le nombre exact. J'avais été bien plus fasciné de découvrir les paysages qu'à compter les levés de soleil. Je me souviens en revanche de ce jour où j'ai bien failli ne jamais arriver à destination. Une bande de brigands nous avaient surpris à l'orée d'un bois, désireuse de m'enlever contre rançon. Je ne dois mon salut qu'à mon escorte. Elle avait su faire fuir la canaille. En dehors de cela, le reste du voyage s'était déroulé sans encombre. Nous avions rencontré beaucoup de marchands et même des pèlerins. Nous étions passés à côté de plusieurs villages, et vu au loin plusieurs châteaux. Pour un enfant qui n'avait encore jamais quitté le domaine familial, le monde dévoilait enfin son envergure. Il paraît que jadis, mon père avait un char. Mais depuis la limitation des carrosses imposée par notre précédent roi, Philippe IV Le Bel, il l'avait perdu.
Le château de Clairval était situé dans l'ombre des montagnes aux sommets enneigés. Inutile de dire que mes yeux dorés d'enfant ignorant s'étaient écarquillés devant la magnificence de cette barrière naturelle. J'aurais pourtant imaginé y voir le château majestueusement trôner sur les remparts de cette muraille. Quelle ne fut pas ma surprise de le voir rabaissé à ses pieds. Le domaine de la Combe-aux-Loups était perché dans les hauteurs du Morvan. Vivre dans le piémont m'avait fait une drôle d'impression à mes débuts ici.
Arrivé à destination, j'avais pu enfin faire la connaissance de mon Seigneur et de la Comtesse Malvina de Clairval, née d'Engoulevent. Le Comte de Clairval ayant toujours été un ami cher à mon père et camarade de guerre, c'est sans doute pour cela qu'il m'a confié à lui. C'est un homme connu pour sa droiture et une confiance en lui si grande qu'il n'a même pas daigné faire bâtir son château sur un minimum de hauteur. Sa tignasse courte et blonde comme les blés, soutenue par un regard bleu intense, le distingue dans la foule. Grand, mais pas autant que père, il a l'allure noble et l'oeil vif. La Comtesse partage ces qualités. Elle partage également ses traits distinctifs. La blondeur de sa chevelure est cependant cachée sous son escoffion doré par dessus lequel glissait un voile de soi presque transparent. Mon Seigneur est de loin plus audacieux et imbu de lui-même lorsqu'il lui prend l'envie de déambuler sans coiffe, ni chapeau, ni heaume. Autant l'un que l'autre, ils s'étaient montrés de nature tolérante et affable à mon arrivée tandis que les hommes de mon père étaient repartis vers le Comté de Bourgogne. Malvina de Clairval a cette douceur que possèdent toutes les mères. Je l'avais sentit dès mes premières minutes à ses côtés. C'est à cela que l'on reconnaît si une femme avait des enfants. C'était alors qu'elle me présentait mes nouvelles bonnes : Yselda, Gabrielle, Typhaine et Jehanne, que trois silhouettes apparurent dans l'ouverture d'une immense porte du couloir. Trois petites têtes blondes qui fixaient l'étranger que j'étais.
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